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[RP] Il n'est point de liberté sans bonheur..*

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Message par Audric Tyrell Lun 3 Nov - 10:55

{Helena..}

*Ni de liberté sans courage.
- Périclès.


Envole-toi, loin. Ne te retourne jamais. Vis comme si chaque jour était le dernier. Tu es libre. Alors vole petite hirondelle. Ne t'arrête pas. - Parole d'Erwald, il y a quatre ans.


C'est ce qu'on m'a dit. C'est plutôt ce qu'Erwald m'a dit le jour où j'avais réussi à quitter ce manoir sordide. Et pourtant, j'avais décidé de mon plein gré que j'allais y retourner. Je ne saurais dire si la mort de ma jumelle m'avait poussée droit dans la gueule du loup. Mais que faire? Je ne savais pas à quel danger je m'exposais et pourtant, j'étais loin d'être naïve. Je m'étais toujours dit, depuis ma plus tendre enfance, que les yeux des personnes racontaient des histoires. La plupart du temps, de terribles histoires. Les gens souffraient continuellement, ils s'entretuaient sans savoir la raison qui les poussait à se jalouser de la sorte. J'avais dès lors décidé que mes yeux n'aurait plus d'expression. Mes yeux ne raconteraient plus d'histoire. Ceux de mon paternel étaient cruels, froids. Je m'en souviens. Je me souviens de cette journée comme si c'était hier, une journée ensoleillée pour le froid automnal, et une nuit étoilée. Le ciel était dégagé. Que faisais-je là? Je rêvais de vengeance. Je rêvais de ce jour où ma lame, brillante, affûtée irait se plonger dans les entrailles de mon père adoptif. Le sang qui s'en dégagerait ne pourrait pas me faire une aussi grande satisfaction qu'une fois que je le verrais sortir de son cou masculin. En plus de cet acte de violence gratuite, je m'offrirais un héritage digne d'un bon bourgeois avare. Je suis l'héritière et la dernière lignée des De Lanwyck. Je devrais en tirer une fierté, j'en retiens seulement du dégoût. Je veux du sang, je suis assoiffée. Rien ne pourra m'arrêter. Du moins, c'est ce que je croyais.

Il était déjà tard. Ma besace de cuir usé était tombée au sol depuis longtemps. Le sol était poussiéreux, secoué par les pas des occupants de la taverne. Celle-ci se vidait avec lenteur. J'avais bu. J'avais trop bu. Comme trop souvent, depuis trop longtemps. Peut-être devenais-je alcoolique? Peu importe, j'étais ce que j'étais, et j'en étais fière. Sauf que nous savons désormais tous que l'alcool délie la langue. Ce n'est pas une bonne chose que d'essayer de faire parler une meurtrière. Vous pourriez vouloir sa mort à l'instant où elle racontera comme elle a tiré les entrailles du corps de votre mari. Il n'y a rien de plus terrible qu'un monstre comme moi. Pas dans le sens, il n'y a rien de plus dangereux, non, je sais que je ne suis pas la plus dangereuse. Dans le sens, où il n'y a rien de plus vicieux qu'un monstre sachant user à outrance des subterfuges de la société. J'étais une expérience.
Toujours est-il, que ce soir-là, j'étais sur la route de ma vengeance. Cette vengeance était très importante pour que je puisse mettre un terme à mon passé. Il était temps de m'en détacher. Il était temps de tuer. Je voulais désormais lui montrer ce qu'il avait formé à force d'armes, de manipulations tordues, et d'imagination fertile pour des sévices. J'avais besoin de lui montrer. J'avais ce besoin omniprésent de lui dire, tu vois, j'ai réussi mon ascension sociale, sans toi. C'est con, mais je pense qu'on a besoin de montrer ce que l'on vaut au moins à ceux qui n'ont pas cru en nous.


- Hé ma mignonne! Qu'est-ce tu fiches dans l'coin?
- J'viens pour tuer! Voilà! J'vais tuer mon paternel! Et si ça t'pose un problème, va t'faire foutre!
- Chouette programme.



Merde. Merde, merde, et merde. L'acool délie les langues, visiblement, il met le cerveau hors connexion, aussi. J'étais en train de baver sur le comptoir dans une position peu confortable lorsque ce bonhomme m'interpella. Il parti au bout de quelques temps. A vrai dire, cette soirée est restée très flou dans mon esprit. Je me souviens du ciel tourbillonnant. Les étoiles. Elles ne m'abandonnaient pas elles. Elles veillaient. La Lune. Les étoiles. Ma soeur jumelle. Mes paupières se fermaient. Je tombais lentement dans un fossé, m'écrasant comme les pochtrons, lamentablement face contre le sol. Je n'avais pas froid. Je n'avais pas peur. Je voulais oublier. Je voulais perdre de vue tout ce que je connaissais. Les Unicornis étaient à la responsabilité de Natacha en qui j'avais une confiance innée. Je n'avais pas à m'inquiéter. Je m'endormais rapidement contre la terre. Je m'endormais dans l'oubli, mais je savais que le réveil serait horrible. Les souvenirs resurgiraient. Ma mission m'attendrait. J'aurais mal à la tête. Je serais sale et pas présentable. Je m'en fous. Je suis simplement assoiffée et énervée.

Le réveil est douloureux. Je sens mon coeur battre dans mes tempes. Encore un subterfuge de notre anatomie et hypocrisie de nos sens. De réflexion en réflexion j'entre dans une auberge, je demande à payer une couverture. Il fait froid. Je la prends et je marche vers les remparts. Je ne sais plus dans quelle ville je suis. Je suis simplement entre Brest et Honfleur. Je regarde la vue qui s'étale au loin. Je suis toujours la même. Mais, je ne suis pas passée ici depuis 4 années déjà. Je regarde, nostalgique, le temps où ma jumelle était en vie. Je ne suis pas en état de lutter, pas aujourd'hui. Mon capuchon est rabattu sur ma tête, mais il en dépasse tout de même quelques mèches rousses. Mes ébènes scrutent le paysage. Je m'assois, fatiguée, sur une pierre large. Je suis non loin de la route, j'entends les passants. Je m'enroule dans ma nouvelle couverture. Ma besace est serrée contre moi. Le froid glacial du Nord de la France. J'aime ce paysage qui m'a vu naître. Je regarde vaguement les passants, distante à ce monde qui m'est inconnu. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas les réprimandes d'une femme sur un mari. Je ne comprends pas la violence du mari envers sa femme. Je ne comprends pas la bestialité de mes semblables. Je ne comprends pas les chaînes qui les rattachent au sol. Je ne comprends pas leur souffrance qui les tire de leur torpeur. Je ne comprends pas leur idiotie et leur besoin de convivialité. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je suis dépassée de ce monde où tout n'est qu'hypocrisie, argent et contrats. Rien ne se passe. Pour l'instant.


Il n'est rien de plus vicieux qu'un monstre connaissant les subterfuges de la société.
Audric Tyrell
Audric Tyrell

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Message par Audric Tyrell Lun 3 Nov - 11:00

{Audric_}

« Il n'y a point de hasard ; tout est épreuve, ou punition, ou récompense, ou prévoyance. » Voltaire

Les écus étaient passés de mains en mains et les marches avaient été avalées en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Depuis quelques temps, les jours rétrécissaient à la grande satisfaction de l'Ours qui passait son temps à détrousser les passants les moins méfiants. Plus à l'aise dans l'obscurité, Audric avait augmenté ses activités au fur et à mesure du temps passé en Bretagne. Son amie d'enfance avait eu raison de lui demander de venir en ces lieux: il prenait du recul quant aux événements récents et avait vécu une des plus belles soirées en sa compagnie et avec ses proches. Elle avait promit de l'emmener dans une tornade, c'est bien ce qu'elle avait fait. Mais après avoir passé une nuit remplie d'émotions, le Barbu était retourné dans une certaine routine.
Se laissant tomber sur sa couche, la masse sombre ne fut tirée de sa rêverie que par le bruit incessant que faisait le pigeon pour entrer dans la petite chambre. Non sans avoir lâché un soupir, la lettre scellée fut retirée des pattes du volatile. Les iris vert sombre balayèrent le vélin lentement.


Honfleur, le 2 Novembre de l'an 1462.

De nous, Jean de Lantwyck.
A vous, Audric Tyrell.

Audric,

Les gens parlent. Les gens m'ont conté vos talents de mercenaire. C'est bien cela, que vous êtes? Mercenaire?
J'ai, en ce jour, besoin de vos services contre une récompense bien pensée qui, je l'espère, terminera de vous convaincre de travailler pour moi même.
Un de mes hommes m'a rapporté qu'une personne avec des intentions malsaines était à ma recherche.
C'est ici que vous intervenez. Votre rôle serait de l'éloigner de moi. Cette personne est une femme. Vous ne devriez normalement rien craindre mais méfiez-vous tout de même.

Si vous êtes intéressé, rendez-vous dans la première taverne à l'entrée du village d'Honfleur, un de mes hommes vous y attendra dans deux jours précisément. Il vous accompagnera jusqu'au manoir et nous pourrons discuter des détails.

Dans l'espoir que cette missive vous trouve à temps.
Jean de Lantwyck.


Le rendez-vous était donné pour le lendemain. S'il se mettait en route dès à présent et qu'il accélérait l'allure, il pourrait y arriver à temps. Une chance d'être encore sur le territoire Breton. Le Barbu relu rapidement la lettre qui avait piquée sa curiosité. Certainement une histoire de famille, ou une amante trahie qui cherche à se venger. Pour en savoir plus, il devait se rendre sur le lieux du rendez-vous. Mais éloigner une Damoiselle d''un manoir ne devait pas être si difficile que ça. Peut être même s'amuserait-il s'il y mettait du sien. De quoi casser la routine et se distraire un peu tout en travaillant. Missive à la main, Audric reprit ses affaires fraîchement posées sur le sol et fila se fondre dans la pénombre, utilisant la fraîcheur de la nuit comme unique couverture.

L'homme qui l'avait accompagné jusqu'au manoir était silencieux en comparaison de celui qui se dressait fièrement devant lui, à l'origine de la missive. A vrai dire, Audric n'avait pu arracher un mot depuis qu'il été arrivé au manoir. Isolé dans la forêt, le bâtiment devait sans doute être aussi sombre que les histoires s'y trouvant. De glace, le Tyrell était tendu depuis qu'il avait pénétré dans la propriété entourée de grilles. Celles-ci ne lui inspiraient pas confiance. Ni même l'homme qui se tenait en face de lui. La tête du Barbu se secoua en réponse à la main indiquant un fauteuil, et à nouveau lorsque le maître du Manoir lui proposa de quoi s'hydrater. L'Ours voulait en venir au fait, et repartir le plus rapidement possible.
Jean de Lantwyck finit par lâcher le morceau sans qu'on ne puisse l'arrêter:


- " La demoiselle en question est ma propre fille, Helena. Voyez qu'il faut se méfier de son propre sang... Rousse, elle n'est pas très grande. Elle a l'air d'aimer l'alcool, d'après mes hommes. Surtout, ne la confondez pas avec Alicina, sa sœur jumelle. Helena a les yeux noirs, pas sa sœur. Vous devriez vous en sortir. Pour finir, si vous y arrivez, vous pourrez voir une tache de naissance sur sa tempe gauche. Elle a été aperçue entre Brest et Honfleur la nuit dernière. Trouvez-là et cet or sera pour vous."

- Je veux la moitié de la récompense en avance, et qu'est-ce que je fais de la fille? finit-il par demander, quelques secondes plus tard, en guise d'approbation.

- " Bien. Gardez-là avec vous jusqu'à nouvel ordre. Faites-en ce que vous voulez: Mettez là à votre service si vous le souhaitez, elle peut être utile. Le fait est que je ne veux pas la voir dans les parages. Il est encore tôt ce matin, si vous vous mettez en route vous pourrez la trouver aujourd'hui. "

La petite bourse remplie d'or changea rapidement de propriétaire, les derniers détails sont réglés et quelques poignées de mains plus tard, le Barbu fut de nouveau sur les chemins avec une énergie nouvelle. Tout est plus facile lorsque l'on a un but. Et de l'or, en prime. Audric vend son temps. Il est mercenaire et acceptera tout contrat en échange d'une récompense. Il n'a pas besoin de savoir pourquoi, ni comment. Qu'importe la façon de travailler tant que le résultat est bon. Les minutes, qui deviennent des heures, défilent à toute allure. Audric traverse de petits villages, fouillant dans chaque recoin. Taverne, mairie, moulins, marché. Les cachettes sont nombreuses et la tache est difficile. S'il croise la dite Helena sans la voir, elle ne ratera certainement pas son but et il en payera le prix le plus cher. Mais tandis que le soleil décline légèrement, la faim commence à se ressentir. Une miche de pain fût attrapée au vol sur un étalage et il reprit son chemin. Un couple se dispute, lui barrant le passage, et alors qu'il commençait à s'énerver, la tête du Tyrell se relève vers les remparts, les yeux attiré par une silhouette solitaire à la crinière rousse. Les mouvements se figent tandis qu'il réalise la situation. Elle est là. Juste en haut. Et il a faillit la louper à cause de deux idiots se chamaillant comme des gamins. Elle est là et elle regarde en leur direction. Secouant la tête, Audric se reprit. Malgré les mèches rousse, ce n'est peut être pas elle. Il doit se rapprocher pour confirmer ses doutes. Jouant des coudes et des épaules entre les deux gueux, Audric grimpa sur les remparts pour se planter à côté d'elle, le regard rivé vers l'horizon et la capuche de la cape rabattue sur la tête. Il resta ainsi un instant avant de lacher, sans un regard en direction de la jeune femme:

- Vous savez... Quand la fièvre nous tient, elle nous oblige à rester à allongé. On ne peut plus rien faire pendant de longs jours interminables. Tout ce que l'on avait prévu... Envolé.

Une légère pause est marquée après sa tirade de sous entendus. Oui, si vous restez en plein courant d'air Damoiselle, vous ne pourrez pas aller tuer votre père parce que vous serez clouer à votre couche. Mais faire comme s'il s’intéressait à elle et à sa santé est la méthode adaptée par l'Ours. Les gens aiment qu'on s’intéresse à eux. Surtout quant ils sont seuls. Et personne ne se méfie d'un simplet qui se préoccupe de la santé d'une inconnue. Audric risqua un léger coup d'oeil vers la Rousse entourée d'une couverture et croqua dans sa miche de pain pour mâcher avec entrain.

- Si vous voulez, je peux vous offrir quelque chose de chaud à boire. Vous vous sentirez mieux.

Et alors que la proposition est balancée, les iris cerclés de vert se décident à regarder la jeune femme. De marbre, ils cherchent à croiser le regard sombre qui lui fait face pour y déceler une quelconque émotion.
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