[RP] La vie a une fin, la vengeance n'en a pas.

{Yohanna}

Je ne sais pas ce qui m'a poussé à lui sauter dans les bras. Sa frimousse andalouse ? Ses longs cheveux noirs ? Ou bien seulement L'ennui morbide dans lequel je sombrais depuis quelques jours...
Il faut dire qu'ils avaient rejoint Genève pour Pouvoir finir de picoler en paix, mais tout le monde n'avait pas avancé au même rythme. Audric avait voulu suive les Corleone, et, oserait-elle l'avouer un jour, l'italien, c'était pas son truc. La Hache commençait donc à tirer un trait sur ses copains de croisière jusqu'en Helvétie et se disait qu'après tout, partir de son côté, c'est toujours ce qu'elle a réussi de mieux. Restait plus que la Chiasse, dont elle n'avait pas vraiment réussi à se venger le jour du tournoi, vu qu'un bon coup sur la tête lui a fait perdre tous ses moyens. Et fait oublier ses plans machiavéliques.
La Chiasse, donc, et le Puceau. Et ces deux-là, honnêtement, elle commençait à se lasser d'être seule pour leur pourrir la vie. C'est pour ça que le visage familier s'annonçait comme un relancement des hostilités. Enfin une copine pour taper sur les autres. Et pour projeter de tout faire cramer. Car oui, on a aussi ça en commun, avec Lina, c'est qu'on aime la purification par le feu.

Alors voilà, il nous a fallu cinq minutes de retrouvailles pour recommencer à monter des plans. Ce que j'aime aussi chez elle, c'est qu'elle est toujours partante pour mes idées farfelues. Dès qu'il s'agit de taper su des gens, ça lui plaît. Alors ça me booste, ça nourrit mon imagination, et PAF! Ça fait de la bière au génépi.
Franchement, je dois avouer que c'était ma minute paradisiaque. J'étais là, avec ma copine, une chopine à la main, dans une taverne du bout du monde, et on projetait de faire caguer la Chiasse. Si vous connaissez un tableau plus beau que celui-là, faut me le montrer. D'ailleurs, si vous connaissez un peintre pour immortaliser cette scène, je suis prête à débourser!

Bon, maintenant, approchez un peu l'oreille, que je vous raconte le plan qu'on a monté.... Au début, ça ressemblait un peu à ça :

"Alors tu vas faire quoi maintenant?

Aucune idée, rentrer à la maison?

Et Andréa?

J'ai entendu dire qu'elle veut aller s'acheter une robe à Alexandrie. Elle fera encore plus épouvantail que d'habitude, comme ça...

Et Marc?

Je ne sais pas, tu crois qu'il va la suivre?

Il est bien dressé!"

Le tout parsemé de petits rires méchants pour pimenter le dialogue. Et c'est là que m'est venue l'idée géniale. L'Idée Géniale! L'Idée avec un grand I, quoi. Kidnapper Marc.
Si la Pouilleuse Marquise est tant que ça attachée à lui, on lui enverra le message de rançon la veille du départ en bateau...ou juste près qu'elle ait bouclé ses valises, histoire de jouir autant que possible des détails de notre vilenie. Si finalement elle s'en fout un peu, on menace de le violer. C'est une technique qui a déjà fait ses preuves.
Et avec quelques yeux doux, on se mettra l'Ours dans la poche pour nous aider à réaliser dans le détail la prise d'otage....
Alors Lina, prête pour organiser le projet?

{Linaelle}

Les ténèbres se diffusent en un voile opaque, laissant la traîne de la nuit se mêler à la crinière andalouse. Les boucles de jais se mêlent à leurs semblables et viennent fouetter les joues de la louve au rythme du vent qui établit ses quartiers dans les sous-bois. La cape est rabattue sur la crinière emmêlée, et les lippes se plissent en une moue désapprobatrice des éléments qui semblent prêts à se reposer. La tempête n’aura pas duré. L’azurée à entraîné la Hache dans une balade improvisée, loin de lui ressembler et pourtant nécessaire pour rassembler leurs idées, s’assurer que leur imagination non-alcoolisée conserve tout de même sa fertilité.

La sauvage n’aurait su expliquer ce qui la poussait à accompagner Yohanna dans ses folies, et elle aurait nié si on le lui avait fait remarqué. Elle discernait pourtant parfaitement chez elle ce besoin d’auto-destruction qu’elle s’infligeait en permanence. Et la noiraude n’était pas dupe des relations que la Hache entretenait avec la Marquise, l’on ne reste pas si longtemps dans les pattes d’une personne que l’on méprise. La haine n’est séparée de l’amour que par une mince barrière et elle ne s’étonnerait pas de les surprendre l’été prochain à cueillir des pâquerettes ensemble. Et pourtant la solitaire s’est surprise à apprécier la facilité et la franchise des élans Yohannesques. La méfiance parfois se lasse de la réserve d’autrui, et les liens mêmes les plus proches semblent toujours réfréner leurs ardeurs en approchant la louve, de peur qu’elle ne dévoile ses crocs.

La vengeance de l’Andalouse envers l’Andrea répondait à des sentiments bien différents, qui devraient être dirigés vers une autre personne. L’Ours avait menti par omission, il avait dissimulé avec une facilité déconcertante l’atrocité de ce qu’il s’était engagé à faire. Et si la louve avait pardonné, son esprit tourmenté refusait d’effacer les traces de ce douloureux souvenir. Incapable cependant de se détourner de lui, la sauvage reporte ses pulsions vengeresses sur l’élément déclencheur de ces évènements, l’inconsciente qui avait traîné l’Ours dans une danse traîtresse. La plaie dont il ignorait l’existence refusait pourtant de cicatriser et l’azurée ne trouvait plus le sommeil, réveillée en sursaut par des songes dans lesquels la confiance se brisait, la laissant dans une sanglante inertie. Ereintée, la brindille avait épuisé le stock d’herbes somnifères offertes par Gabriele et désespérait de se rétablir. Tout était prétexte à se changer les idées, après s’être battue avec une parfaite inconnue, elle allait kidnapper Boucles d’Or.

Les talons de ses bottes foulent la glèbe encore humide des pluies passées, et les azurs se tournent vers son aliénée camarade de route, interrogateurs. Si la présence d’Audric va de soi dans leurs projets, il serait incapable de laisser seule la louve, la noiraude se demande comment la Hache compte mettre son plan à exécution.

{Audric_}

Certaines personnes s'amusent à remuer le couteau dans la plaie. Audric lui même le fait avec ses victimes. Mais l'idée de le faire à ceux qu'il aime ne lui serait jamais venu. Pourtant ce n'est pas le cas de tout le monde.
Yohanna était venue le trouver, lui parlant de leur plan d'enlèvement. Enlever Marc. L'Ours n'aurait jamais cru bien s'entendre avec lui, et pourtant il lui attirait de la sympathie. Peut être parce qu'il rentrait dans son jeu à chaque fois qu'il le taquinait avec Andrea. Peut-être parce que c'était un homme, tout simplement. En ce moment, Audric présentait le besoin de traîner avec des hommes. Pas qu'il n'aimait pas les femmes, loin de là, mais les activités faites entre hommes n'étaient pas les même que celles faites avec les femmes. Elles n'ont pas le même humour qu'eux.

La Hache ne lui avait pas clairement annoncé le plan, mais lui avait quand même proposé de participer. Il lui avait demandé du temps pour réfléchir. Enlever Marc contre sa volonté risquait de l'énerver. Sauf s'il le prenait bien. Il se lamenterait surement sur son sort et la Marquise viendrait lui porter secourt. C'est à se demander qui porte la culotte dans ce duo.
Et après quelques instants de réflexion, il avait accepté. Sa participation était évidente. Uniquement pour prouver à Lina qu'il n'en avait plus rien à faire de la Colombe. Que cette histoire de mariage inexistant appartenait au passé. Et lui montrer à nouveau que s'il avait omis de lui dire, c'est qu'il ne comptait absolument pas se marier. C'était une évidence. Comment aurait-il pu se marier, lui qui déteste le mariage et accepter les chaines froides qui vont avec?
Son omission ne partait pas d'une mauvaise intention, mais la blessure avait été faite et il s'en était voulu. Elle était la seule en qui il ne voulait pas faire de mal, et elle était la seule en qui il avait fait mal sans le vouloir. Depuis ce jour, et malgré les ragots qui le poursuivaient, il n'était plus allé voir de femmes. L'Ours passait ses nuits seul, dans le calme de la foret. Le seul endroit où il se sentait bien.

Bien que la cuite fut fabuleuse et la prise d'Aurillac magnifique, il aurait aimé oublier le passage du mariage. Enlever ce moment de la mémoire de la Louve. Parce qu'il le savait, un nouveau faux pas et tout serait finit. L'idée de la perdre lui serrait le cœur sans qu'il n'en prenne vraiment conscience. Mais les taquineries incessantes de la Hache et de la Colombe remettaient toujours le sujet sur le tapis. Comme pour lui rappeler sans cesse sa faute.
Il les aiderait donc à enlever Marc puis il quitterait à nouveau cette troupe qui l'avait escorté à Aurillac, son premier groupe, pour retourner avec la Spiritu Sanguis. Peut être qu'à ce moment là, ils pourraient essayer de tourner la page. La patience du Tyrell avait des limites, et s'il n'appréciait pas les concernées, il leur aurait déjà montré son agacement. Malheureusement, il avait de bons souvenirs avec elles. La Hache et la barque. Il s'était rapproché d'elle au point de ressentir de la joie quand il la retrouvait après plusieurs mois. Et la Marquise, avec qui il avait eut de nombreux esclaves et avec qui le feeling passait si bien. Mais il faut toujours qu'il y ait un hic. Foutue idée de mariage.

Vêtue de sa peau et de sa cape, l'Ours marchait en direction des deux jeunes femmes ayant l'air de faire des cachotteries. Parce que c'est bien ce qu'ils faisaient, après tout. Les jambes s'écartèrent un peu plus à chaque pas pour avaler rapidement la distance qui les séparait. Lui aussi voulait être au courant du plan, surtout si il y avait un rôle. Les émeraudes s'arrête sur chacune des femmes, l'une après l'autre.

- Alors, quel est votre plan?

{Yohanna}

C'est dingue, mais je crois qu'il se passe un truc entre Lina et Audric, par rapport à Andréa, hein, que je n'ai pas réussi à cerner. L'Ours, je sais bien qu'il aime bien la Pigeonne, et l'Andalouse, je sais bien qu'elle ne l'aime pas. Parce que je suis douée pour faire passer mon opinion. Mais... J'sais pas... Elle a accepté la proposition comme si sa vie en dépendait. Comme si elle aussi, elle avait une vengeance à prendre sur mon Ennemie. et le Barbu, il a accepté comme si finalement, ça l'arrangeait bien de participer. Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux gens. Je sais juste fuir les travers qui m'insupportent, le reste, je préfère faire comme si je n'avais pas vu. Eux, je les aime bien, faut juste que j'essaye de ne pas être trop... moi. Pour pas les faire fuir plus vite.

Bien. Evidemment, comme toujours, on attend que je dicte le détail. parce que non, personne ne peut avoir de meilleures idées que les miennes. Sauf qu'on a tenu à ce que je sois sobre. Et honnêtement, sans ma Muse, sans ma Source d'inspiration pour faire le mal - alias la Chiasse, on a tous compris - juste là, sous mes yeux, j'ai pas vraiment d'idée. Je sais, il faut que je l'imagine... comme si elle était là, juste devant moi. Juste... Entre Audric et Lina.... Juste là....

Les deux doigts autour mon front, je sens que l'idée arrive en même temps que l'hologramme de la Colombe.

"Hé bien.... Audric... Tu l'aime bien, le loustic, pas vrai? Du moins, il t'aime bien. Tu devras donc te débrouiller pour l'attirer dans le traquenard. Je suis persuadée que tu le mettrais sur ton épaule comme un sac de navets sans te fouler le petit doigt, je te laisse gérer.
Avec Lina, on a trouvé une petite cabane vers la lisère de forêt. Elle t'attendra là-bas pour le cacher.
C'est évident qu'on ne va pas lui faire de mal. Il est.... gentil. Niais, mais gentil. Et puis c'est pas le but de la manœuvre."

Petite pause. Je parle trop. Je me saoule rien qu'à m'écouter parler. Et pourtant, ils ont l'air d'attendre la suite. Ha oui. Il reste moi.

"Et moi pendant ce temps... J'irais vérifier que la Gueuse n'est pas dans les parages du blond pour nous mettre des bâtons dans les roues. Tout le monde est prêt?

Dispersion!"

Maintenant, il n'y a plus qu'à exécuter. Et j'ai une petite idée d'ou peut se trouver la Chiasse...

{Andrea_}

Et en effet, elle n'est jamais bien loin la Chiasse.
De toute façon, c'est simple, si vous voulez la trouver, chercher quelque chose qui reflète. Qui la reflète Elle. C'pas qu'elle est nombrilique hein, c'est juste qu'il n'y a qu'elle qui compte pour elle même.
Nous avons donc le choix : soit il y a un miroir, soit il y a une chope et ... Et elle aura bu la mousse en premier pour s'observer dans ce qu'il reste au fond de la chope.

Taverne donc. A s'admirer.
De long en large. De bas en haut. Et même un peu en travers. C'est qu'elle n'est plus de première fraicheur. Deux enfants et deux maris qui ont laminés en coeur un périné, une paire de seins et pétri une paire de fesses. Des voyages, des gastros et des amis pour s'occuper de ses cernes, de son foie, et de ses pieds. Le temps, histoire de marquer le visage de quelques ridules -et j'ai dit quelques, pas la peine d'en rajouter-.
Des bains : pas trop mais juste assez pour que Marc dorme pas loin.
Bref, être une Colombe, ça prend du temps.


Depuis quelques temps, dans ma vie, y a eu le retour de Yohanna et Audric.
Yohanna d'abord, c'est pas ma préférée. En même temps j'ai du mal à m'imaginer amie avec une femme. Sans parler de son clébard, cette nana aurait mieux fait de s'accrocher un panneau lumineux sur la gueule qui dirait " je suis une blaireaute" que de faire comme si elle était gentille. Ce qu'elle ne comprend pas, c'est que ça se voit sur sa face. Aucun respect, ni pour la bouffe, ni pour les gens ni pour les hommes, et ni pour Marc -encore moins pour Marc. En deux mots, j'ai juste envie de la déglinguer quand j'la vois mais dès qu'elle me tourne le dos je ne peux m'empêcher de penser à la douceur de sa peau d'cul sous mes doigts. La journée je rêve de la tuer, la nuit je rêve de la faire grimper aux rideaux. Faut pas chercher.

Audric ensuite. Je l'aime bien. Et si y a bien longtemps j'ai pensé l'épouser, je tiens tout de même à rappeler que cette idée nous ai venu après des dizaines de chopes de bière. C'est simple, on a tellement assumé cette joyeuse soirée qu'on en a plus jamais reparlé tous les deux. A croire qu'on en a honte. M'enfin j'avoue que ça fait parler les autres, c'est plaisant. J'aime qu'il pense que je le vois comme une proie, et je suppose qu'il aime que je le vois comme tel. Entre lui et moi, la page s'est tournée aussi vite que la cuite a disparu. Ne reste plus que de vagues souvenirs, une fierté un peu amochée et ce que je considère comme un pote. De la catégorie des potes qu'il faut garder mais pas sauter, voir de temps en temps mais ne pas s'écrire. Le pote qu'on est content de voir mais a qui on se retient de demander " tu te rappelles, not' mariage?!"

Et puis...
Et puis y a Marc.
Le concept nouvelle génération, un fluide quasi permanent que l'un comme l'autre ne pouvons nommer. Ce n'est pas de l'Amour, et ça n'y ressemble pas. Ce n'est pas de l'amitié, c'est plus profond.
C'est l'amimour. Une sorte de jeu où personne ne s'abime vraiment les ailes. Je lui parle comme un chien et je m'excuse après. Il fait son jaloux juste quand il le faut. JE fais ma jalouse un peu tout le temps avant de tout faire pour le pousser dans les bras d'une autre. Je sors parfois des débuts de phrase énigmatique et il invente la fin. Généralement il se fait des films digne des plus grands écrivains. Du coup j'me sens obligée d'en rajouter un max. Il boude et... Et j'en profite pour le câliner.

J'ai du mal à aller vers lui. Spontanément j'veux dire. Je peux aller contre lui lorsqu'il a froid. Je peux lui caresser la joue et le regarder dans les yeux juste avant de lui balancer une phrase qu'il aura du mal à avaler. Je peux prendre sa main, me déshabiller devant lui, juste pour le faire râler. Mais je suis incapable de faire ça pour lui montrer mes sentiments. Tout ce que je fais est calculé pour lui faire digérer un fait. Et si quelqu'un vous a raconté qu'on s'est embrassé, sachez juste que l'un ou l'autre n'était pas consentant. Impossible autrement.
Je crois que je mourrais s'il partait.
Je crois que je suis déjà morte d'ailleurs, que l'infime partie de moi qui veut survivre dans ce monde sans mon double D, est cette pâle copie de moi que je suis devenue avec Marc. Qu'il est la seule chose pour laquelle je continue de vivre. Mon seul objectif de vie. Celui qui rajoute un peu de couleur et de saveur dans mon monde.

Alors je sais que beaucoup ne comprennent pas, que certains pensent que... Mais moi j'ai juste envie de leur dire qu'à un moment, faut arrêter de penser -surtout quand on sait pas-.


Ah j'oubliais, Lina. Qui m'en veut spontanément pour quelque chose dont je me fiche royalement. Ce mariage avec Audric peut être qu'un jour je lui dirais que je ne me souviens même plus si on l'avait consommé ce mariage ou pas. J'espère que non d'ailleurs, ça s'rait con de pas se souvenir du meilleur! J'la connais pas. J'ai pas spécialement envie de la connaître, elle a ses a priori sur moi pourquoi en rajouter? Et entre nous, connaissant Yohanna, j'me doute qu'elle a du en rajouter un max et juste pour ça, je déteste encore plus. Et si je déteste encore plus Yo grâce à Lina, j'aime Lina.

Mais je m'aime encore plus.
Alors je m'observe. N'allez pas penser que je pensais à l'un ou l'autre des zigotos nommés ci dessus hein, nan. Nan, moi je pense à... Moi.
A mes yeux d'acier, à l'ovale de mon visage, l'opale de ma peau, la douceur de mes doigts. La délicatesse de mes mouvements, la légèreté de mes mots. A la grâce incommensurable que je dégage lorsque je marche, parle ou mange. Et à cette bière dégueulasse qui serait bien meilleure si elle était prise en compagnie de Mo... Oups, pardon, je suis déjà là. C'est parfait.

C'était parfait.
Et puis Yo a débarqué. Avec sa nonchalence habituelle. Sa tronche de cake pas fini, son clébard puant à ses basques. J'l'ai vu passer devant la fenêtre, manquer de se ramasser, regarder ses pieds, râler et s'essuyer contre la jambe d'un clodo. J'ai vu le clodo se rebeller, la Hache lui en coller une. Et j'me suis senti importante. Parce que si j'avais pas ENCORE chié devant la fenêtre de cette taverne, Yo, elle aurait jamais pu causer avec le Clodo, je suis l'inventeuse des réseaux sociaux. Humains et animaux si j'en crois Gluant qui rajoute sa contribution à la mienne.
Elle est entrée dans la taverne légèrement agacée, le fruit de mes entrailles collées à la botte droite. Alors j'ai pris mon courage à deux mains. Parce qu'il faut assumer ses actes. Parce que je suis une femme, une femme forte, indépendante, rebelle et pragmatique. Et assoiffée. Surtout assoiffée.
Donc j'ai commencé par finir mon verre, j'ai dit Adieu à mon reflet, et bonjour à l'alcoolisation.
J'ai affiché un beau sourire de tête à claque, j'ai salué Yohanna. Ignoré Gluant -faut pas leur donner trop d'importance, c'est qu'un clébard !-
Et puis...


C'con, si ça avait été l'aut' pied, ça portait chance.


Je suis une femme. Une femme forte, indépendante, rebelle, pragmatique. Mais avant tout je suis casse c*uilles.

{Marc}

"Arrête."

..................Marc, 1463. 18 h 02
"Arrêteuh !"

..................Marc, 1463. 18 h 03

"Mais PUTAIN ! Lâchez moi !"

..................Marc, 1463. 18 h 07, après quelques lancers de pains dans les boucles brunes

"Non mais allez là, c'est vraiment pas drôle, arrêtez quoi..."

..................Marc, 1463. 18 h 18

________________________________________________________________Le Marc.
______________________________________________________Victime naturelle depuis sa naissance.

Observons donc cet homme chétif de taille moyenne dans son environnement naturel. La taverne. Son regard est vide vif, il a des dents saines et le poil HA ! Le poil cet illustre inconnu ! brillant. Son museau est humide. On reportera la faute à l'air hivernal qui s'infiltre par tout les trous dans cette pièce miteuse. Ou peut-être a-t-il juste trop plongé son nez dans sa chope pour picoler plus que de raison comme à l'accoutumé. Mais cela nous importe-il vraiment ? Non. Du moins, inutile de faire étalage de ses inestimable arguments de vente, le Marc étant actuellement épargné de sa mise aux enchères sur un quelconque marché aux bestiaux par sa détentrice actuelle : La Bien nommée Andrea. Marquise supposée mais Reine des chieuses consacrée, ainsi que créatrice du fameux Balais Casse-noisette (conseillé à toute ménagère ayant passé les 7 ans de concubinage et à toute ménagère ayant passé les 5 minute de cocubinage. L'essayer c'est l'adopter. Disponible en 6 coloris, manche telescopique et prise en main ferme pour qu'IL l'ouvre pour une bonne raison. Peut aussi servir à balayer. Ceci est une très longue parenthèse.)
Donc.
Cet individu que nous voyons là, Marc, en dépit son air enjoué et son dynamisme inné... Oui bon... Qui est-ce que j'essaie de convaincre là ? Il déprime, point final. Vous avez beau mettre toutes les paillettes qualificatives et superlatifs étincelants sur lui, un homme qui fait la gueule, ça reste un homme qui fait la gueule. Bien que sur le point de sa masculinité, l'on puisse encore discuter. Mais pour me faciliter la narration, l'on conscentira qu'il est équipé comme le Très-Haut l'a voulu pour lui et je le qualifierai comme tel sous les pronoms Il et Lui et non pas Ça ou Elle. Il ,donc, fais la gueule. Je me permet alors d'adjoindre aux grandes questions de l'humanité un questionnement essentiel. Car oui, si vous avez un minimum d'interet pour lui ou si vous êtes HUMAIN nom de dieu et que vous êtes dôté d'un COEUR, vous vous êtes posé LA grande question à son sujet. Pourquoi Marc est-il malheureux ? Dans la liste des grandes questions on retrouve donc maintenant :
-Pourquoi la vie ?
-Pourquoi la mort ?
-C'est quoi l'amour ?
-Qu'est-ce que le beau ?
-Existe-t-il une justice ?
-Frite-coca avec ça ?
-Dis Papa pourquoi le ciel il est bleu ?
-Hey. Tu dors ?
-Pourquoi Marc est-il malheureux ?

Pour les précédentes je ne saurai dire (j'ai la flemme en français dans le texte), mais pour la petite dernière, je peux répondre. On va le faire en accéleré parce que je sens que je vous perds déjà là: Perte de sa petite soeur/amante, perte de son estime de soi,perte progressive de ses amis, perte de son titre, perte relative de son fantasme vivant, perte de ses connaissances amicales, perte d'objectifs à longs et courts termes, perte de l'envie de vivre, perte du courage de se faire mourir. Perte des clés de sa chambre il y a une heure.
On est BIEN là non ? Bien bien bien dans l'ennui profond oui. Et ça fait des mois que c'est comme ça, rendez-vous compte ! C'est à se demander comment ses camarades de route font pour le supporter. Des nerfs d'acier sans doute, et des boules quies en béton armé pour supporter les couinement plaintifs et insupportable émis par Lui. Il faut bien l'avouer, sans eux, il aurait déjà sombré dans un état de semi-décés, anté-retraite monacale de longue durée. Son éveil tout relatif tient principalement aux interventions salvatrices et colorées d'Andrea, mais aussi aux piques quotidiennes de Yo qui visent à l'avoir dans son lit, aux refus quotidiens émis par Audric pour qu'il ne vienne surtout pas dans son lit et aux cadavres de boules campagnardes qui se retrouvent catapultés dans les frisettes du brun/PASBLOND à chaque passage de la Lina. Et à sa correspondance sporadique avec son ancienne suzeraine. Bien que pour ce dernier point les effets restent très mitigés.

Maintenant qu'on a tous parfaitement saisi qu'il avait un comportement de rat crevé, attardons nous sur la suite des évenements.

Marc donc, toujours dans sa taverne et à l'affut de la moindre chose, la moindre occupation pouvant le sortir de sa torpeur, patiente. Il attends, devinez qui ? Andrea. Mais Andrea ne vient pas. Toujours pas non. Bon c'est vrai qu'il n'a pas fais le tour de tous les bouges avant de se poster ici, mais il a mal aux pieds, ça fait des jours qu'on marche, alors merde quoi, elle peut bien se bouger pour le rejoindre, elle est encore jeune. Lui dites pas que j'ai dis ça, elle s'en pisserai dessus de joie. Il attends. Mais au bout d'un moment, attendre, ben c'est long. Le premier qui me sort dans l'assistance l'argument du plus c'est long plus c'est bon, je lui promet une longue mort. Enfin soit. Comme c'est long, il grogne -parce que ça fait viril- claque son verre vide sur la table -parce que ça fait viril- et s'en va en claquant la porte -parce que ça fait du bruit-.
Et le voilà qui patauge dans la neige-mélasse usée par les bottes de chacun comme n'importe quel pauvre hère, dans une ville qu'il ne connait pas et qu'il n'a pas envie de connaitre.
*Sprotch sprotch sprotch sprotch sprotch*

Marc, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne, c'est que tu vas vite arrêter de t'ennuyer.
La mauvaise, c'est que ce qu'on va te faire va être encore plus chiant que l'ennui.

On dit merci qui ? Merci les koupains !

Et sinon le Marc... Sur place ou à emporter ? Qu'on me rajoute ça à la liste des grandes questions de l'humanité. Il en manquait une de toute façon depuis que j'ai résolu la dernière.

{Audric_}

- MARC !

Ce nom sonne comme un mot doux à ses oreilles. Il lui ferait presque le même effet. Mais presque. Car Audric n'en est pas à ce point. Il le sait, il en a pris l'habitude, dès que le nom de Marc est prononcé, c'est qu'une taquinerie va suivre, ainsi qu'un râlement du concerné. Combien de fois il a été la cible de leur railleries? Malgré tout, si le "Blondin" disparaissait, ils se mettraient tous à sa recherche. Car il est irremplaçable. Précieux. Il est le seul à occuper la troupe malgré lui. Alors l'Ours se plait à prononcer son nom dès qu'il le peut.
Un léger sourire fleurit sur les lippes masculines alors que la trogne déprimée - et habituelle - de son coéquipier apparaît en face de lui.

- Marc... Te voilà enfin ! Ça fait des heures que j'te cherche.

Bon, c'est vrai, il exagère un peu, ca fait tout juste quelques minutes. Mais ca donne l'illusion qu'il lui porte plus d'importance que dans la réalité. La distance les séparant est rapidement avalée et un bras passe autour des épaules de Marc en un geste qui se veut amical. Une façon de l'emprisonner dans son piège et l'empêcher de s'enfuir rapidement. La griffe d'un Ours qui se pose sur sa proie.
La présence masculine de son coéquipier le met toujours de bonne humeur, sans réelle raison. Peut être sa façon de râler sans cesse. Ou sa mine dégoûtée quand l'Ours entre dans son jeu de sodomite, prit à son propre piège.
Pour l'heure, Audric a décidé de lui apprendre la vie, comme à son habitude, n'arrivant pas à accepter qu'il ne tente jamais rien avec aucune femme. Même Andrea.

- Il faut qu'on parle. Entre hommes. J'veux dire, comme des vrais, tu comprends? Pas qu'tu n'en sois pas un... M'enfin... permet moi d'en douter de temps en temps.

Le monologue se met en place, en même temps que le bras libère leur future victime après un certain temps, quand les signes montrent qu'il ne partira plus en courant. Les pas se font plus lent qu'a l'accoutumée, les menant en direction de la cabane indiquée par Yohanna tandis qu'il mène un discourt sur la façon d'approcher les femmes.

- *bla blabla*....Faut pas qu't'ai peur... *bla bla bla* elles vont pas t'mordre... Quoi que celles qui mordent sont surement les meilleures mais les plus difficile à obtenir. A ton niveau, faut même pas y compter. Mais j'crois pas qu'Andrea soit une femme qui morde, si ? Enfin, pas avant qu'ca ai commencé... Faut qu'on commence par les bases, mon ami !

Le sourire naturel a vite été remplacé par un sourire forcé. L'Ours s'auto-saoule. Lui qui préfère écouter s'est embarqué dans un discourt qui n'en finit plus et qu'il n'a pas envie de tenir. Mais il faut occuper Marc. Lui parler pour qu'il n'ai pas l'idée de partir dans une autre direction. Capter son attention.
Même s'il est certain que sa proie n'en peut plus de l'entendre jacqueter à ce sujet, le Tyrell continu son discourt. La cabane est en vue, plus que quelques pas et ils y seront...

- J'vais te montrer un endroit stratégique où tu pourras amener tes amantes sans être vu. Avec ca, t'peux être sur qu'elles tomberont à tes pieds. Après, on parlera de ton attitude. Mais, Marc. Sincèrement, t'exagère. J'devrais pas être obligé de t'expliquer tout ça.

Si l'Ours avait du être à la place de Marc en cet instant même, il aurait certainement laissé la violence prendre le dessus. Même saoul il ne parlait pas autant.
Décidément, il n'était pas prêt pour avoir des enfants et leur apprendre la vie.