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[RP] Pauvres âmes en perdition

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Message par Linaelle De Cadix Jeu 30 Oct - 22:19

[Été 1450, Manoir des Anglade]

~

Sur la route déjà, la gamine s’était braquée. La première année où sa nourrice avait pris –avec l’accord du père- la décision d’emmener Lina au Royaume de France pour y parfaire son éducation, le voyage avait été bluffant. La brunette s’émerveillait de tout et de rien, insistant pour faire le voyage à pied de peur de louper un quelconque détail s’ils allaient trop vite.
Elle avait été intriguée par les paysages si différents des déserts qui entouraient l’ensemble palatial, subjuguée de découvrir que les perles et diamants étaient bien fades face au décor somptueux qu’offrait les routes menant au manoir. Tu apprendras à te tenir comme une dame, à parler comme telle et à servir comme telle, lui avait-on dit.
Ravie de pouvoir jouer un rôle, elle s’essayait déjà aux courbettes sur le chemin. Songeant qu’elle serait tout l’été durant loin du courroux paternel, elle brûlait d’impatience.


Mais quatre mois s’étaient écoulés et elle avait appris à ses dépends que l’amusement n’avait nulle place en ce lieu. Les jeux de l’éducation l’avaient laissée entendre que lorsque l’on manquait de se comporter comme une dame, l’on n’était plus traitée comme telle. Les punitions avaient commencé à pleuvoir au bout de quelques semaines seulement, et, Lina refusant de les accomplir, elles avaient rapidement laissé place aux châtiments corporels. Parce que c’est dans la douleur que l’on apprend.

L’année suivante elle ne se faisait donc plus aucune illusion, et c’est l’estomac noué par l’appréhension qu’elle pénétrait au manoir. Les jours s’égrenaient alors que l’enfant reprenait doucement ses marques, apprenait à regret à lire et à écrire. Les gouvernantes ne cessaient de s’exclamer qu’il serait impossible de faire quoique ce soit d’une enfant si récalcitrante, mais le père étant généreux, les leçons se poursuivaient.

Rapidement elle se passionna pour les chevaux, elle voyait des cavaliers chaque samedi qui se rendaient au manoir pour prendre des cours d'équitation auprès des précepteurs. Ils lui semblaient si majestueux, si loin de tout ce qui l’ennuyait ici et d'une inaccessibilité folle. Et pourtant à les voir enfermés eux aussi, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils partageaient une certaine amertume, qu'ils la comprenaient. Ils étaient eux aussi fougueux, sauvages et pourtant maintenus dans cette cage dorée.
Ainsi chaque soir, peu avant le coucher du soleil, l’enfant se rendait aux écuries pour leur imaginer à tous une vie sauvage de liberté, sans contrainte aucune. Elle les brossait et tentait de gagner leur confiance, préparant d’ores et déjà ses plans d’évasion sur leur dos. Il faut comprendre que lorsque l'on n'a que dix ans, tout paraît possible.


Un mois s’était écoulé et l’été battait son plein, les bras de la brunette étaient rougis d’avoir subis tant de brimades, mais elle devait s’estimer heureuse que son visage ne soit pas entaché, disait-on. Les visiteurs se suivaient désireux de lui en apprendre un peu plus sur le monde qui serait un jour le sien, et son désintérêt exaspérait tous les adultes du manoir. Les nobles perdaient patience, faisaient appel aux hommes de main dès que l'envie leur en prenait, et les employés au manoir étaient sidérés de voir qu'une enfant refusait de réaliser la chance qui lui était donné de faire partie d'un tel monde.

Loin de prêter une quelconque attention aux enseignements apportés, elle en devenait de jour en jour moins supportable. Ce soir-là l’enfant décida qu’il était temps de voir si oui ou non elle était capable de monter les chevaux. Elle avait bien observé les cavaliers, avait écouté attentivement les seuls cours qui ne lui étaient pas donnés et s'était assurée qu'ils ne hennissaient plus à son approche. C’est donc sans même y réfléchir qu’elle ouvrit le box de celui que l’on nommait Arson et tenta de l’entraîner hors de l’écurie. Elle ignorait tout du fait qu’une selle aurait été nécessaire, ou même une quelconque maîtrise de l’équitation. Et le canasson, dès lors qu’il comprit que ses maîtres n’arriveraient pas, prit l’initiative de s’enfuir. Lina se retrouva démunie, ahurie de voir que sa monture l'avait trahie, et l'observait, impuissante, faire un vacarme qui à coup sûr alarmerait les gouvernantes.
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Message par Audric Tyrell Jeu 30 Oct - 22:28

L'expérience forge le caractère, dit-on. Pour comprendre celui d'Audric, il fallait remonter à la moitié de son age... 11 ans. Tout a commencé au manoir des Anglade.

Cela faisait maintenant quelques année, quatre ans exactement, qu'il habitait dans ce manoir reclus au milieu de la foret. Bon nombre d'enfants -des petits nobles- se réunissaient là, de grès ou de force, afin de parfaire leur éducation. On disait que le manoir avait une position stratégique, afin que les orphelins ou les enfants de la rue ne viennent pas perturber l'enseignement. Audric pensait plutôt que c'était pour cacher les cris des enfants lorsqu'ils subissaient une punition. Ou les cris des précepteurs qui perdaient leur sang froid face aux enfants turbulents. Le manoir aurait perdu en réputation si les rumeurs se répandaient à travers le Royaume.
Et en parlant d'enfants turbulents, le petit Tyrell faisait partis de ceux-ci. Il avait quitté sa famille à regret. Sa sœur avec qui il s'entendait si bien. Un matin un inconnu l'avait emporté dans sa roulotte et l'avait emmené jusqu'au manoir. Il n'avait même pas eu le temps de dire au revoir et en cela, l'amertume avait prit possession de son cœur. Jamais il n'obéirait, jamais il ne se soumettrait à des inconnus. Pas alors qu'il ne l'avait pas choisit.
Avait commencé alors toute une série de bêtises, de rébellions. Les ordres étaient ignorés, les livres balancés par terre, les sourcils froncés, le ton montait de la par du gamin. Il ne voulait pas se soumettre, il voulait être libre de faire ce qu'il voulait, d'aller où il lui plaisait. L'insolence faisait partit de son quotidien. Il voulait faire craquer les responsables dans l'espoir qu'un jour il serait renvoyé du manoir...

Cependant les années s'étaient écoulée. Lentement. Très lentement. Et Audric était toujours là. Il faisait partit des meubles à présent. A l'age de 13 ans, il était un des plus anciens du manoir. Les coups avait plus sur son corps, allant de la corvée aux coups de ceintures, lorsqu'il allait trop loin. Mais jamais il n'avait était renvoyé chez lui malgré ses prières. Il avait d'ailleurs arrêté de prier le Très Haut qui n'avait pas l'air décidé à l'aider.
Le jeune garçon avait comprit, au bout d'un ou deux ans d'ancienneté, qu'il ne survivrait pas s'il continuait à se conduire ainsi. Il fallait être plus intelligent que cela. Les duper en leur faisant croire que l'on écoutait les leçons, que l'on effectuait toutes les taches alors qu'à la moindre occasion, il faisait l'inverse.

Ce soir là, le jeune Audric était de nouveau punit. Il devait nettoyer toutes les écuries. Mais comme à son habitude, il était monté sur les toits pour regarder le soleil se coucher en espérant que demain ne serait pas un jour comme les autres. Que demain, il partirait. Pour de bon. Et que plus jamais il ne remettrait les pieds dans ce manoir. La beauté du tableau contrastait avec la mine sombre qu'il portait depuis des années sur son visage. La palette de couleurs qui s'offrait à lui était rayonnante, allant du rouge au jaune, du rose au bleu. Mais le regard vide, Audric ne faisait pas vraiment attention à toute cette beauté. L'espoir de se retrouver sur les routes était toujours présent mais se réduisait de jour en jour. Il avait déjà essayé de s'enfuir mais les cavaliers l'avait rattrapé à une vitesse folle. Il avait finit la semaine enfermé dans une chambre. Etant autorisé à sortir que quand il serait calmé. Les chausses volant à travers la pièce à chaque fois que quelqu'un venait le voir n'avait pas joué en sa faveur.

Le ciel s'assombrissait alors qu'une ombre passa devants les écuries. Un box s'ouvrit et Arson se rua à l'extérieur, courant à vive allure. Sursautant, le jeune garçon se redressa. Personne n'était censé venir traîner dans les parages à cette heure-ci. Pas même les cavaliers. Se penchant sur le toit, il chercha du regard la personne à l'origine de ce vacarme.
La fillette responsable était restée planter là, sans bouger et les yeux ronds. Audric l'avait déjà aperçut, l'année précédente. Elle avait réagit comme lui dans ces débuts, se rebellant. Mais malheureusement elle recevait les même punitions que lui, ou presque. Secouant la tête, exaspéré, il se recoucha sur le toit. Elle n'avait cas se débrouiller toute seule, il n'allait pas prendre la punition à sa place. Il en avait déjà eu un bon paquet et maintenant qu'il arrivait à en éviter certaines il n'allait pas prendre celles des autres.

La porte du manoir s'ouvrit à la volée, le faisant à nouveau sursauter. Le Maître du manoir, Messire Anglade, était accompagné de trois de ses hommes et ils s’avançait en leur direction d'un pas décidé. La libération du cheval n'était pas passée inaperçu et ils venait sans doute le récupérer et attraper la fautive pour agir en conséquence.
Audric soupira, par sa faute il risquait d'être démasqué. Le toit fût alors traversé à quatres pattes pour ne pas être vu et il se laissa glisser au sol dans la pénombre. S'approchant de la fillette, il siffla légèrement pour attirer son attention.


Psssst ! Viens ! Ils arrivent, faut pas rester là ! Faut pas qu'ils te voient !

Aux aguets, il regarda en direction du manoir. Les hommes s'approchaient de plus en plus et Audric était prêt à détaller en cachette pour ne pas être vu. Quitte à la laisser en plan.

Qu'est ce que tu fou ? Viens ! Vite !

Allez, viens. Ai confiance.
Eux ne te rateront pas...
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Message par Linaelle De Cadix Jeu 30 Oct - 22:30

La gamine n'avait rien vu, rien entendu. Ni les hommes qui étaient sortis du manoir telles des furies, ni l'enfant sur le toit qui tentait d'attirer son attention. Ses prunelles bleues étaient restées rivées sur Arson, à tout prix elle ne voulait pas le perdre de vue. Elle regardait, passive, son échappatoire, sa promesse de liberté, détaler au galop et disparaître derrière les fourrés. Elle aurait voulu prendre ses jambes à son cou pour le suivre, pouvoir s'enfuir à la même allure, le rattraper peut être, se sachant perdue elle aurait pu montrer aux maîtres qu'elle l'avait ramené, qu'elle avait compris son erreur. Mais elle savait que cela ne mènerait à rien. Et une once de lucidité dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence l'avait empêché de partir à la poursuite du cheval, qu'elle aurait de toute façon été bien incapable de rejoindre.

Subitement une voix la sortit de sa torpeur, presque imperceptible au départ, elle se fit peu à peu plus claire à mesure que la brunette retrouvait ses esprits. Elle pivota sur elle-même et leva doucement les yeux vers le ciel, les plissant pour distinguer dans la pénombre la silhouette de l'enfant perché. Mais ils ne virent rien, elle afficha une moue d'incompréhension avant de sursauter en l'entendant siffler derrière elle. Se retournant de nouveau, avec bien plus de lucidité cette fois, elle lui fit face.

Elle comprit à sa mine affolée qu'elle avait déjà trop traîné et qu'il était temps de le suivre. D'ordinaire bien plus méfiante, son instinct lui souffla que le garçon en face d'elle ne pourrait rien lui faire de pire que les hommes qui se lanceraient bientôt à sa poursuite. Alors sans trop y penser elle avança doucement vers lui et, lorsqu'elle eut le temps de l'observer d'un peu plus près, se mit à courir à ses côtés. Elle ralentissait son propre pas, veillant à se trouver toujours un peu derrière lui. Elle connaissait mal le manoir, mis à part les écuries elle n'avait jamais réellement fait attention lors des visites, elle ne savait où se cacher et décida donc de lui accorder cette confiance, pour l'instant.

Ils détalaient à vive allure sur le terrain qui bordait la propriété et déjà elle cherchait des yeux un endroit où elle aurait pu reprendre son souffle. Elle était loin d'être endurante, mais pour sa défense elle avait été élevée au sein d'un palais espagnol, personne ne lui avait jamais appris à courir. Elle courrait vite, certes, cela devait être dans sa nature, mais elle ne tenait guère longtemps à cette allure. Ralentissant le pas, le souffle court, elle sentit que ses jambes la lâcheraient bientôt. Lina se fit la réflexion qu'elle s'entraînerait désormais, si elle survivait à cette aventure, jour et nuit pour être plus vive, plus rapide, plus forte. Oui parce qu'elle s'imaginait les choses terribles qu'ils lui feraient pour la punir, se disant même que ce serait sa dernière nuit en ce monde.

La brunette ferma les yeux l'espace d'une seconde avant de cesser sa course folle, elle observa le dos de celui dont elle ne connaissait pas encore le nom qui continuait sa course, se demandant s'il se rendrait compte qu'elle avait cessé la sienne. Alors qu'elle se disait qu'elle était prête à assumer les conséquences de ses actes, elle sentit deux bras qui lui semblèrent faire le double de sa taille toute entière lui enserrer les épaules, et sans même qu'elle s'en rende compte ses pieds ne foulèrent plus le sol. Elle se mordit la lèvre inférieure et pria pour que le garçon qui n'avait rien fait ait le temps de s'enfuir.

Et enfin, retrouvant la raison, la scène pris des couleurs aux yeux de Lina et ses oreilles finalement entendirent les hommes dans les bras desquels elle se trouvait pourtant déjà. Décidée à ce qu'ils l'entendent à son tour, elle se débattit dans les airs en grognant comme une sauvage pour qu'on la repose à terre.
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Message par Audric Tyrell Jeu 30 Oct - 22:41

La pénombre commençait à se répandre de plus en plus sur le Manoir et les environs. Une chance pour les deux jeunes enfants qui s'étaient mis à courir, essayant d'être le plus discret possible. Ils ne l'étaient pas vraiment, devant traverser le champs à découvert alors que les hommes de main des Anglade les avaient déjà repéré.
Audric ouvrait la course, se dirigeant tout droit vers une grange plus près du Manoir, il écoutait la respiration de sa protégée du moment. Avec un peu de chance, les hommes de mains ne les avaient pas reconnu, et s'ils arrivaient à se cacher dans la grange, ils ne risqueraient plus rien. Mais ça, c'était sans compter le fait que la gamine ce soit arrêtée, essoufflée. Ne s'étant aperçut de rien, le jeune brun avait continué à courir et contrairement à Lina, avait accéléré le rythme, concentré, il n'écoutait plus. Ils devaient arriver à la grange avant que les hommes ne les rattrapes. Il le fallait impérativement. Encore un effort... Et un sourire victorieux prit place sur le visage habituellement fermé aux émotions. Ils avaient réussit !
La grande était assez vaste pour abriter toute les bottes de foin qui servirait à nourrir les chevaux des cavaliers. La réserve commençait à se remplir et offrait de nombreuses cachettes. Les préférées d'Audric.

Se retournant pour voir leurs poursuivants, son sourire s'effaça plus vite qu'il n'était apparut. Il avait réussit à atteindre la grange. Seul. Le cœur battant la chamade, il observait la scène caché derrière les bottes de foin. La gamine se débattait telle une furie dans les gros bras d'un homme. Le plus grand, bien évidemment.


«Allez, petite, tiens-toi tranquille ! La prochaine fois tu réfléchiras à deux fois avant de faire n'importe quoi ! On va t'apprendre à assumer les conséquences de tes actes, nous.»

Une menace en l'air? Loin de là. Audric le savait pertinemment. Chaque chose en entraînait une autre. Les bêtises entraînaient les punitions. La petite brune n'y échapperait pas. Ils l'avaient attrapé, ils ne la laisseraient pas repartir comme ça.
Le jeune garçon essaya de réfléchir à vive allure. Se mettre en danger en l'aidant, ou la laisser se débrouiller seule? Après tout, elle avait été attrapée, elle n'y échapperait pas. Pourtant il ne voulait pas l'abandonner là. Pas alors qu'il avait essayé de l'aider. Sans même se l'avouer à ce moment là, lui aussi aurait aimé un peu d'aide à son arrivée au Manoir. Juste de quoi lui donner quelque pistes pour les duper. L'expérience lui avait tout apprit. Certes il avait mis plus de temps, mais il y était arrivé. Les coups et les leçons de morale sont une bonne motivation, surtout lorsqu'elles deviennent de plus en plus nombreuses.

Se mordant l'intérieur de la joue, pestant, le Tyrell prit une décision. Montrer qu'il n'avait pas perdu sa rage, qu'elle n'était pas la seule à se battre contre eux. Qu'elle n'était pas la seule à se rebeller. Ils ne pouvaient pas contrôler leur vie ainsi. Il chercha alors quelque chose à leur lancer, attirer leur attention, faire divertissement. Une pierre fût empaumée et lancée en direction des trois hommes non loin de la grange. A cette distance-ci il ne risquait pas de les rater.
Alors qu'un des hommes cria - à moitié de surprise et de douleur - le cœur du gamin s’arrêta un court instant. La pierre avait touché la tête du braillard de plein fouet. Il n'avait pas espéré autant, mais profita de la situation pour courir en leur direction en gueulant.


Lâchez-laaaa ! Elle n'a rien fait ! Vous avez pas le droit de faire ça !

Arrivant à leur niveau, le jeune brun voulu se jeter sur l'homme qui maintenait la gamine prisonnière de ses bras pour qu'il la lâche. Lancé à toute vitesse, la main du troisième homme s’abattit sur le visage d'Audric, le stoppant net dans sa course. Le coup emporta sa tête sur le côté et lui fit perdre l'équilibre, se retrouvant face contre terre, sa tête frappa brutalement le sol. Le Tyrell s'était jeté dans la gueule du loup tel un agneau. Ils étaient trois, grands et fort. Audric était encore un jeune garçon qui n'avait pas vraiment réfléchit avant de se lancer sur eux. La bataille était perdue d'avance.
Le paysage autour de lui continua de tourner, un grognement sortit de sa bouche. Il avait mal. L'homme de main ne l'avait pas raté, et encore sonné, le petit brun ne put se relever. Se fût le plus grand des hommes qui s'adressa à lui, d'un air moqueur.


«Audric... Tyrell ? C'est bien ça? Nous qui croyons que tu avais compris les leçons... tu nous déçois. Jouer les plus fort ne t'apportera rien. Ta petite copine prendra sa punition, comme les autres, et toi aussi, si tu ne te remet pas vite à nettoyer les écuries.»

La menace fût annoncée mais Audric ne l'écoutait qu'à moitié, le regard fixé sur la gamine, il ne prit pas la peine de répondre. Les émotions se bousculaient dans la tête du sonné. Il était déçu. Déçu de ne pas pouvoir l'aider. Il avait échoué, mais en même temps il lui en voulait. Elle aurait du continuer de courir. Ou l'appeler, si elle n'en pouvait plus. Cette fois-ci, il ne pourrait plus rien faire. Sa tête lui tournant encore, sa vue se troubla pour au final plonger son esprit dans le noir.
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Message par Linaelle De Cadix Jeu 30 Oct - 22:43

Les doigts de l'homme se resserraient sur ses épaules et déjà elle savait qu'elle en garderait la trace durant des jours tant elle avait l'impression qu'ils allaient lui sectionner les bras. Elle avait bien compris que son agitation ajoutait à la douleur, mais Lina savait également que cela agaçait le sbire des Anglade, aussi refusait-elle de se tenir tranquille.

Sa rébellion aurait pu durer des heures, elle en était convaincue, toutefois ses mouvements stoppèrent net dès lors qu'elle discerna la silhouette du garçon qui se rapprochait de nouveau. Elle crut l'espace d'un instant que sa cachette n'était pas fiable, qu'il partait à la recherche d'un nouveau lieu. Mais elle comprit rapidement que c'était vers elle qu'il courrait. Elle aperçut sur son visage aux traits tourmentés par la rage qu'il ne réussirait en rien à lui épargner la punition. Il revivait à travers ses erreurs les châtiments que lui avait déjà subis, et accourait pour se venger. Il ne faisait pas le poids, et elle était certaine qu'il le savait. Cependant sa colère guidait ses pas et Lina ne se doutait pas qu'elle venait de gâcher des semaines de travail durant lesquelles il s'était appliqué à se tenir à carreaux.

Elle voulait lui crier de déguerpir, lui faire comprendre que ses actes étaient stupides et irréfléchis. Elle imaginait dès lors la culpabilité qui s'emparerait d'elle s'il était puni par sa faute, elle tentait de se convaincre qu'elle ne lui avait rien demandé, qu'elle ne l'avait pas poussé à faire une telle chose. La Lina était solitaire, sauvage et irréfléchie. Elle n'aimait guère la compagnie et avait donc tout le loisir d'observer les autres et de s'indigner de leur naïveté. Parce qu'ils ne savaient rien du vrai monde et qu'ils n'étaient pas comme elle. Mais ce garçon lui inspirait autre chose, elle sentait qu'il partageait sa douleur et qu'il l'avait subie bien plus durement qu'elle encore. Elle se sentait responsable et elle avait horreur de ça. Les mots restaient néanmoins coincés dans sa gorge et aucun son ne parvenait à s'en échapper.

Elle plongea dans une profonde torpeur lorsqu'elle vit sa tête heurter le sol, et le temps sembla ralentir autour d'elle. Incapable désormais de bouger, la bouche arrondie en un « o » de stupeur, les yeux ronds comme des billes, elle regardait le corps du jeune garçon s'immobiliser devant elle. Son cerveau refusait de comprendre, refusait de transformer ce que ses yeux voyaient en un message clair et limpide.

« Ta petite copine a besoin d'une leçon, elle aussi. Et vous feriez mieux de ne pas l'oublier. »

L'homme la reposa à terre, la tenant néanmoins toujours par le bras de peur qu'elle n'essaie de s'enfuir. Mais les yeux de la gamine étaient toujours rivés sur le corps du garçon, prostrée, elle ne tenta pas même un mouvement pour leur échapper. Elle ne faisait plus attention à eux et n'essaya pas d'imaginer ce qu'ils allaient lui faire.
Messire Anglade, qui était parti à la recherche du canasson, décida de cet instant pour réapparaître. Sa voix grave semblait porter dans le manoir entier et sur tous les terrains alentours lorsqu'il s'écria :


« Ce putain de cheval s'est fait la malle ! »

Et sa main de s'abattre sur la joue de Lina, qui manqua de défaillir et se précipita au sol pour couvrir son visage. Jamais encore elle ne s'était sentie si petite, si légère. La main de l'homme avait couvert son visage entier et elle avait perdu l'équilibre si facilement que c'en était déconcertant.
Elle crut l'entendre parler d'argent, de ce que ça leur coûterait d'en racheter un, et peut être aussi d'en demander à son père en réparation. Elle perçut vaguement un ordre, celui de l'empêcher de faire la même erreur encore, mais les voix des hommes bourdonnaient dans ses oreilles et elles ne parvenaient pas à leur donner un sens. Recroquevillée, le visage entre les mains, pensant échapper au pire, elle n'eut le temps d'apercevoir la ceinture s'abattre sur son dos. Elle serra les dents pour ne pas crier, elle le savait, c'était la première fois et elle ne recevrait que peu de coups aujourd'hui. Lorsqu'elle fondit sur son dos pour la seconde fois, Lina resta inerte. Elle eut l'impression que le cuir s'était frayé un chemin à travers ses vêtements pour lui transpercer la peau. Sauvée par son inconscient, elle sombra doucement dans un sommeil dont le réveil promettait d'être douloureux.
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Message par Audric Tyrell Jeu 30 Oct - 22:44

Il y a des choses que le corps ne peut accepter. Des souffrances qu'il ne peut endurer. Alors il se forge une carapace et enferme son esprit à l'intérieur. Pour ne plus rien ressentir, ne plus rien voir et conserver son état impeccable. Empêcher ce petit être de rêver chaque nuit de ce qu'il lui est arrivé, ce qu'on lui a fait subir et ressasser sans cesse les évènements. La révélation au réveil et largement suffisant à l'esprit pour constater les dégâts avec horreur. Mais si un jour la carapace, qui a mis tant d'année à se forger, laisse entrapercevoir une brèche, certaines choses restent à jamais gravées au plus profond de cet être à l'origine fragile et innocent.

Alors que les deux corps inertes gisent sur le sol depuis un bon moment, le soleil a finit par céder totalement sa place à la lune bien ronde qui se dresse fièrement au-dessus des arbres, accompagnée par de nombreuses étoiles, éclairant faiblement le champ. Un léger vent frais s'est levé, faisant virevolter le foin non loin d'eux près des écuries, dégageant le ciel de rares nuages essayant de se faire leur place dans le ciel étoilé.
Les hommes sont rentrés se coucher en même temps que le maître des lieux, abandonnant les deux gamins au passage. Malgré la douleur, Audric avait presque tout entendu. La gifle, la ceinture s’abattant sur le corps frêle de la gamine par deux reprises. Il s'était alors enfermé dans cette fameuse carapace. Tout était de sa faute, ou presque. Il n'acceptait pas d'avoir échoué. Ouvrant les yeux à demi pour reprendre ses esprits, sa tête se leva lourdement pour balayer les alentours du regard. La petite brune était toujours là, inconsciente. Le visage féminin était détendu, comme si elle s'était endormie paisiblement à la belle étoile. Mais il n'en était rien, le réveil risquait d'être prometteur pour la fillette et la douleur intense.

Se redressant lentement, le Tyrell se frotta l'arrière du crâne. La bosse persisterai certainement quelques jours mais finirait par partir, comme toujours. Se penchant vers la gamine, il pût apercevoir alors les deux traces brunâtres qui avaient imbibé ses vêtements. L'Anglade n'y était pas allé de main morte sur les coups de ceintures. Les premières font le plus mal. Ensuite, on s'y habitue, ou on s'abandonne à la noirceur de la nuit. L'Inconsciente garderait très certainement ses marques toute sa vie, si les plaies étaient profondes. Retenant un soupir, un bras se glissa au dessous des épaules tandis que le deuxième attrapa les jambes féminines, la soulevant avec douceur. Les sourcils se froncèrent légèrement sous le poids de l'enfant inconscient, les membres encore engourdis n'aidant en rien à la porter. Il se dirigea alors vers la grange à grand pas. Il ne pouvait pas l'abandonner là, dans le champ au beau milieu de la nuit.
Slalomant entre les bottes de foin, Audric s’avançait vers le fond de la grange. Personne ne s'y rendait à par lui. Cet endroit lui servait de deuxième chambre, assez couverte pour ne pas avoir trop froid la nuit et assez aérée l'été, le jeune garçon pouvait y venir dormir librement lorsqu'il ne voulait pas être trouvé. Au fil des années, quelques objets avaient été ramenés dans son petit cocon. Du linge propre et de quoi se nourrir librement. Il pouvait aisément cacher tout son bazar sous le foin si par malheur quelqu'un venait à s'aventurer dans ce coin. Personne n'avait encore découvert sa cachette. Lina était la première à y être invitée.
Se laissant tomber à genoux, Audric déposa le corps avec douceur sur le foin, la regardant un instant. Même s'ils n'écoutaient pas, les enfants de cet âge ne méritaient pas un tel châtiment. S'il pouvait, le brun irait infliger la même correction aux hommes de main et à l'Anglade. La mâchoire masculine se serra inconsciemment. Une grande haine s'était développée pour ce lieu. Mais un jour il partirait. Pour de bon. Prenant avec lui ceux qui voudraient le suivre.

Un pomme et de quoi boire furent rapidement mis aux côtés de la fillette. Elle aurait de quoi se rassasier à son réveil si elle le souhaitait. Passant ses bras autour de ses genoux, le brun la regarda à nouveau, pensivement. Se réveillerait-elle bientôt? Il aurait sans doute mieux fait de la ramener dans sa chambre au Manoir, mais aurait alors risqué de se faire prendre à son tour à vagabonder en pleine nuit dans le bâtiment.
Un leger murmure sortit de ses lèvres avant qu'il ne se relève.


Si tu me cherches, je serais là-haut.

Autour d'eux étaient empilés quelques ballots de foin, les cachant au reste du monde. Le jeune garçon grimpa alors sur la plus grande pile, ayant l'habitude de s'y réfugier la plus part du temps. S’allongeant, il ferma les yeux pour somnoler tout en restant à l'écoute du monde extérieur.Tant pis pour le cheval, tant pis pour le nettoyage des écuries. Pour l'heure, il voulait se reposer. Le bras pendant dans le vide, il entortilla quelques morceau de fourage autour de ses doigts pour ne pas sombrer à nouveau dans l'oubli.
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Message par Linaelle De Cadix Jeu 30 Oct - 22:45

Le monde est peuplé d'êtres qui, à l'aube de leur vie déjà, ont découvert les rouages permettant la protection. Corps offert et âme blindée, déguisée, rien, jamais, ne les atteint. Leur pensée se voile, réfugiée loin derrière les pupilles qui pourtant vous fixent et masquent les vagabondages, les échappées belles de l'esprit qui se rie du trop-plein d'attention que vous daignez lui porter. Parce que leur attention, jamais, ne se portera réellement sur vous.

Mais l'Andalouse n'était pas de ceux-là, elle ne l'étais pas encore. Les mélopées de révolte qui persiflaient à ses oreilles la contraignaient à éprouver chaque injustice personnellement, avec folie et passion. Incapable de s'abandonner à la douce et paisible résignation, refusant l'idée même de jeter les armes, se débattant sans cesse dans un absurde courage pour des causes qui n'étaient pas les siennes. Elle se faisait martyr, cible principale des détracteurs et se révoltait ensuite contre l'idée de l'être. Et dans ce seul engrenage résidait l'entièreté même des contradictions qui régissaient la vie de la noiraude, sans cesse et pour toujours prise entre la folie et le silence, l'embrasement et la douceur.

Cependant même l'esprit le plus impétueux ne peut toujours être suffisamment immuable pour résister sans fléchir aux à-coups de ceux qui, à défaut d'avoir une cause à faire valoir auraient la force brutale et les moyens de la défendre. Ainsi son esprit avait-il ployé, et l'enfant n'avait pu concevoir le garçon a peine plus âgé qu'elle qui s'était empressé de la mettre à l'abri. Autrement, certainement se serait-elle demandé ce qui pouvait motiver de telles actions, une telle ridicule prise de risques qu'elle seule était d'ordinaire supposée prendre pour les autres, par goût pour la contestation, pour le refus et pour la liberté.

Les yeux hésitèrent un long moment à s'ouvrir lorsque la douleur, finalement, s'éveilla. Lancinante brûlure qui paraissait raviver les plaies qui n'avaient pourtant pas encore eu le temps de cicatriser, la grange soudain se travestissait en géhenne prête à engloutir toutes entières les moindres ecchymoses sur le corps de la brune. Les lèvres fines s'étirèrent en une grimace contrite qui tentait tant bien que mal de retenir ses plaintes. La chair meurtrie, endolorie, la força néanmoins à se redresser brutalement tant le foin sur lequel on l'avait étendue écorchait les plaies encore à vif dessinées par la morsure du cuir. Deux billes étonnées, paniquées, s'ouvrirent finalement sur le lieu qui l’abritait et l'effroi n'en fut que plus grand. Se dressant non sans peine sur ses guibolles endolories, la noiraude s'appropria finalement une fourche, la pointant vers le bras qu'elle venait tout juste d'apercevoir et qui semblait s'échapper d'un monceau de ballots.

Plissant les yeux, fronçant le nez, l'Andalouse se hissa sur la pointe des pieds pour tenter de déterminer à quel être pouvait appartenir la main qui semblait tendre vers elle. Mais dans une telle position, la morsure rougeoyante des mutilations qui parcouraient désormais son dos se rappela à elle dans une douleur sourde, faisant écho aux ecchymoses qui ornaient les bras enserrés quelques heures plus tôt par les mains du colosse, et les chevilles de Lina ne parvinrent plus à soutenir le poids du corps blessé.
Elle trébucha sur du vide et son dos se retrouva plaqué contre le sol avec une violence nouvelle, engagée par sa propre maladresse. Renonçant à ses idéaux de silence et de discrétion, pour la première fois depuis que la nuit s'était abattue sur elle en accompagnement aux mouvements des hommes de main du manoir, la voix s'étira en un cri de douleur non retenu. Fermant les yeux pour ne pas laisser couler d'importunes larmes de détresse, l'Andalouse se retrouvait une fois de plus dans une bien désagréable posture.


Brandissant néanmoins la fourche dans son infortune vers le malheureux qui aurait la mauvaise idée de descendre de son perchoir. Elle recouvrit ses esprits et, sans pour autant trouver la force de se redresser, interpella le corps qui semblait s'être animé sous le raffut provoqué par l'inadvertance de la jeune-fille.

« T'avises surtout pas d'descendre ou j'te jure que j't'embroche ! »
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Message par Audric Tyrell Jeu 30 Oct - 22:47

Liberté. L'idée que les nobles étaient libres de faire ce qu'ils voulaient quand il le voulaient s'était frayé un chemin dans son esprit étant tout petit. Mais il avait très vite vu que tous les nobles n'étaient pas libre. Lui ne l'était pas, ni cette fillette à la correction encore toute fraîche.
Affalé sur son foin, Audric avait le visage déformé par l’incompréhension. Pourquoi pas eux? Pourquoi devaient-ils payer leur liberté si chèrement? Certains héritiers n'avaient même pas besoin d'aller dans le manoir pour parfaire leur éducation en obéissant comme des chiens à chaque ordre donné et recevant un coup - ou plusieurs - à chaque désobéissance. Il la voulait sa liberté, mais il ne deviendrait pas un chien pour autant. Il la gagnerait autrement, quitte à leur forcer la main. Faites leur croire qu'ils ont ce qu'ils veulent et ils vous laisseront tranquille. Belle illusion qu'il avait réussit à mettre en place. Il avait ainsi pu se faire son coin tranquille dans la grange sans être dérangé.

Le petit brun était déterminé à partir de ce sombre lieux le plus rapidement possible. Il était question de sa survie à présent. Il devait vivre. Découvrir. Tomber. Se relever. Et alors qu'il se promettait de partir d'ici les quelques jours à venir, un cri féminin le sortit de sa rêverie en sursaut. Il ouvrit les yeux et se redressa pour localiser l'origine de ce vacarme.
La gamine, fourche à la main et étalée sur le sol, était en train de le menacer alors qu'il n'avait pas bouger d'un pouce. Ses yeux sombres se plissèrent. S'il avait su qu'elle hurlerait depuis sa cachette, il ne l'aurait certainement pas amené ici.


- SSSHT ! Tu veux qu'ils viennent nous trouver ici ou quoi ?!

Ca, c'était bien les filles. Obligées de gueuler à la ronde pour se montrer plus forte, sans penser que l'attention qu'elles pourraient attirer sur elles pourrait être bien pire. Secouant la tête, le Tyrell soupira. Il avait voulu l'aider et elle voulait l'embrocher en remerciement. Avait-elle oublié qui était le méchant dans l'histoire? Si elle voulait jouer, il allait jouer. Sourcils froncés et agacé, c'est d'une voix froide qu'il s'adressa à elle.

- Je t'avais mis de l'eau et de quoi te nettoyer. Mais si tu veux pas d'aide tu peux partir, en silence. J'veux pas qu'on trouve ma cachette.

Ses bras se croisèrent sur son torse alors qu'il la fixait d'un regard se voulant aussi glacial que sa voix. Elle devait faire son choix: accepter son aide ou partir. Il ne chercherait pas à la retenir plus ni à l'inciter à partir. Au contraire. Elle devrait faire son choix par elle même et l'assumer. Parce que tous les choix ont des conséquences. Bonnes ou mauvaises, il suffit de bien choisir.
Au fond de lui, le jeune homme espérait qu'elle reste, bien évidemment. Parce que la solitude commençait à lui peser sur les épaules et qu'elle avait l'air d'avoir de la hargne. Elle ne se laissait pas faire, elle non plus. Et il avait besoin de quelqu'un lui ressemblant à ses côtés, même si les menaces étaient en option.
Ne la lachant pas une seule seconde du regard, il attendit patiemment sa réponse sans défroncer ses sourcils.



Ce n'est pas moi que tu dois craindre, sache-le.
Mais si tu pars, je ne reviendrais peut être pas t'aider comme je l'ai fais...
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Message par Linaelle De Cadix Jeu 30 Oct - 22:48

La sauvageonne n’aurait pu nier avoir été décontenancée par la réaction du jeune garçon. Mais ses propos n’avaient fait que mettre en lumière une évidence oubliée par la noiraude, trop sonnée pour penser correctement. S’il se trouvait ici lui aussi, il ne pouvait être son ennemi. Et, sans avoir vu ses blessures pour autant, elle ne pouvait que constater qu’il se trouvait là depuis bien plus longtemps qu’elle. La trahison familiale ainsi que les complots paternels l’avaient poussée à affronter la dure réalité de la vie : nul n’est digne de confiance, tout le monde finit un jour par nous tourner le dos.

Elle ne ferait donc pas confiance à celui qui venait pourtant de lui sauver la vie, se promettant d’ores et déjà de ne jamais baisser sa garde. Elle se contenterait de le suivre pour survivre, sans nul autre choix, et l’abandonnerait certainement dans un champ lorsqu’elle n’aurait plus besoin de lui. L’Andalouse était loin d’imaginer que l’abandon en question lui déchirerait tant le cœur que les retrouvailles futures ne suffiraient jamais à cicatriser les plaies, et que sa décision de s’accrocher à lui aujourd’hui en faisait pour toujours et à jamais son éternelle et unique bouée de sauvetage. Si elle avait su, la louve solitaire aurait pris ce soir une toute autre décision, déterminée à ne jamais dépendre d’autrui. Les autres sont notre seule faiblesse, elle n’en avait pas besoin.

Mais elle ne savait pas. Aussi, se redressant, les traits étirés en une grimace de douleur, la noiraude laissa les dents de la fourche regagner le sol, non sans en garder le manche dans la paume de sa main droite. Les azurs se plissent pour prendre enfin le temps de détailler l’opale de son interlocuteur avant qu’enfin les muscles ne se détendent, laissant à la noiraude tout le loisir de se demander pourquoi l’inconnu lui inspire un tel réconfort. Et si le sentiment encore inconnu lui déplaît, il ne lui fait pas moins rompre ses promesses et baisser la garde, l’espace d’une seconde de trop pour la louve qui à l’époque n’en est pas encore une.

« Disculpa*… Je n’ai pas fait attention… à l’eau. J’imagine que même si je ne voulais pas de ton aide, j’en aurais besoin… »

Les doigts fins finissent par lâcher la prise qu’ils exerçaient sur le manche, et l’hispanique de plier les genoux –non sans difficulté- pour les laisser se saisir de l’eau. La gorge douloureuse d’avoir laissé échapper tant de plaintes se délecte avec précipitation du breuvage offert. Ce n’est qu’une fois celui-ci dépourvu de ses dernières gouttes que les azurs se relèvent vers son compagnon d’infortune, les iris trahissant le désespoir naissant au creux de son ventre. La douleur des premiers d’une longue lignée de coups la ramenant finalement à l’âge qu’elle possède réellement, la carapace pas encore suffisamment bien bâtie ne demandant qu’à céder face à la possibilité de ne pas subir ces épreuves dans la solitude.

« Comment sort-on d’ici ? »

Et les lèvres de ne pas oser prononcer les autres questions qui les brûlent, les supplications qu’elle réfrène alors qu’elles tentent de se frayer un chemin hors de ses troubles pensées.

Dis-moi qu’il y a un moyen d’en sortir…
Ne me laisses plus seule.


*Disculpa = Désolée
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Message par Linaelle De Cadix Mar 20 Jan - 17:47

{Audric}

« Comment sort-on d’ici ? »

Longtemps. Trop longtemps, l'enfant aurait voulu répondre précisément à cette question. Question, qui, à priori a l'air de demander une réponse des plus simples mais qui dans leur cas, est plus difficile. Ils ne peuvent pas s'enfuir du manoir. Pas encore. Malgré ses nombreuses tentatives, le jeune garçon n'y est encore jamais arrivé. Et pourtant sa volonté n'a pas faiblit sous les coups reçus, bien au contraire. Il y a deux catégories d'enfants : ceux qui se laisseront abattre par le désespoir, et ceux ne font que renforcer leur caractère et leur volonté. Lina et Audric faisaient bien partit de cette deuxième catégorie, sans vraiment s'en rendre compte. La combativité était dans leur nature.

Seul l'espoir d'un jour pouvoir voir de nouvelles contrées l'aidait à se lever chaque matin. Plus fort encore que les voix s'adressant à lui d'une manière désagréable. Mais cette seule question s'était insinué dans son esprit plus profondément que ce qu'il voulait croire, et même quelques années plus tard, il se poserait toujours la question. Comment sortait-on de ce foutu manoir? S'il le savait, il n'y serait déjà plus...
Audric lui adressa une réponse muette. Un regard qui en disait long, un regard emplit de tristesse, d'excuse, et de rage à la fois.


Acte 2 : Deux ans plus tard.

A défaut de lui avoir montré comment s'échapper du Manoir des Anglades, le Tyrell lui avait appris à survivre. A force de patience, il lui avait appris à se faire discrète, a duper les bourreaux. Âgé maintenant de 15 ans, Audric faisait partit des plus vieux, et des plus malins. Il connaissait le Manoir par coeur, ses habitants, son fonctionnement. Et pourtant, il ne se sentait toujours pas chez lui. Certes, les deux jeunes avaient fait des progrès pour se faire discrets, mais les bourreaux étaient toujours de la partie. La où on ne les attend pas. Frappant sans prévenir. Juste pour montrer qui est le Maître.
Et parfois, Audric dérapait. Pour qui se prenaient-ils? Un jour, c'est lui qui aurait la ceinture à la main, et seulement à ce moment là, la situation serait différente.

Les moments de répits que pouvait s'offrir le jeune garçon se passaient tous sous la grange. Bien caché. Dès la tombée de la nuit et au moment du couvre feu, il s'éclipsait discrètement dans la grange ou il passait ses nuits, en compagnie de son amie. Puisque c'était ce qu'elle était devenue. Une amie. Une sœur sur qui il voulait veiller. Rongé par la solitude, Audric allait mieux depuis que la gamine lui tenait compagnie. Elle avait la même rage de vivre. La même envie de fuir. Juste pour cette raison, ils ne pouvaient que bien s'entendre. Et même s'ils ne riaient que très peu, les meilleurs moments passés étaient en sa compagnie.

Cependant, alors qu'une légère routine s'était mise en place dans le Manoir, une journée fût plus mouvementée. Une journée qui marqua les esprits. Ou du moins, l'esprit d'Audric. Ce jour là, il s'en souviendrait toute sa vie. Le début de la fin.
Concentré, Audric s'affairait à nettoyer les écuries, comme à son habitude. La corvée était devenue journalière, et fidèle à son poste, le jeune homme savait que la paille devait être parfaitement propre, sous peine de tout recommencer. Mais ce jour là, des voix s'élevèrent non loin de lui. Des hommes se parlaient, se criait des conseils. Et curieux, il se faufila au fond d'un box, derrière l'équidé pour observer la scène à travers un trou formé par le bois usé.
Les hommes en question étaient en train de s'activer sous la grange. Enlevant une par une les bottes de foin. Bordel. Le coeur du jeune brun accéléra. Si les précepteurs découvraient leur cachette, ils étaient fichus.
Prévenir Linaelle rapidement, avant qu'ils ne retirent toutes les bottes. Et tordant sa langue, la bouche masculine émit un sifflement strident, assez fort pour se répercuter dans tout le Manoir. Même si elle était à l'intérieur, elle pourrait l'entendre. Ou du moins l'espérait-il.
Posant une main sur le bois frais, Audric émit un nouveau sifflement, suivit de plusieurs autres. Il fallait absolument qu'elle vienne le rejoindre. Qu'ils réagissent. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il cru ressentir de la peur à l'idée d'être découvert.


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Message par Linaelle De Cadix Mar 20 Jan - 17:48

Si la louve n’en avait pas toujours été une, la déréliction n’avait pour autant jamais quitté son quotidien. Elle n’accordait guère sa confiance à qui que ce soit, l’esprit soupçonneux allant jusqu’à se méfier des actes de bienveillance les plus anodins. Si les rares femmes du manoir avaient d’abord éprouvé pour elle de la compassion, le tempérament brûlant de l’hispanique avait eu tôt fait d’altérer leurs opinions premières. L’enfant ne désobéissait plus, tâchait d’être aussi discrète qu’il était possible de l’être, mais elle n’avait rien pu faire pour chasser l’étincelle de défi qui s’emparait de son regard dès lors qu’un membre du personnel posait ses yeux sur elle. Si elle exécutait désormais les ordres sans broncher, tout dans ses mouvements trahissait le mépris, le dédain et la provocation. Il leur était tout bonnement impossible d’éprouver pour elle une quelconque sympathie.

Il existait pourtant une personne à laquelle Lina laissait entrevoir autre chose que le mépris : Audric. Dès lors que les azurs se posaient sur la carrure déjà imposante de celui qui n’était pas encore un Ours, ils brillaient d’une admiration qu’elle ne parvenait à dissimuler. Elle éprouvait pour lui cet éternel sentiment de reconnaissance qui la remplissait à la fois d’une tendresse infinie et d’un ardent désir de racheter la dette qu’elle pensait avoir envers lui. Elle n’en passait pas moins son temps à le défier, à le charrier et à tenter de se battre, leur façon de se démontrer leur affection réciproque était pour le moins originale et dissimulée. Pour autant l’attache qui la liait à lui était inaltérable, elle n’y avait jamais songé à tête reposée mais la certitude s’imposait à elle dès qu’il était sujet à leurs remontrances, quelles qu’elles soient : elle donnerait sa vie pour sauver la sienne, et pour la venger si elle n’y parvenait pas.

Ses visites au Manoir s’effectuaient d’abord seulement durant les mois que durait la saison chaude, mais les coups reçus à l’Alhambra l’avaient rapidement éloignée des paysages rougeoyants de Grenade. Elle n’avait pas eu à supplier longtemps le père de la laisser poursuivre à l’année son éducation, lui-même semblait fatigué de tant esquinter de ses mains calleuses les reins de son héritière. Les rares fois où elle avait dû rentrer, la culpabilité s’était insinuée entre ses os, mue par l’impression d’abandonner à son sort le seul ami qu’elle ait jamais eu. Alors elle n’était plus rentrée.

Les genoux se râpaient contre le sol humide de la cuisine qu’elle lessivait d’une main, l’autre écartant de ses yeux une mèche indisciplinée, l'esprit vagabond tentant de se représenter encore les dédales de l'ensemble palatial. Son nez fin se retroussa et ne mit qu’une seconde à se détourner du seau lorsque le premier sifflement retentit. La brindille attendit néanmoins les autres afin d’être certaine de ne pas se tromper, avant de se redresser, paniquée. Les guibolles dans leur course nappèrent le parquet d’une mousse aux effluves fruitées, dont la noiraude ne se souciait plus.

L’Andalouse ne mit que peu de temps à se rendre compte que la grange était occupée, et ses pas ralentirent tant qu’elle manqua à plusieurs reprises de trébucher, son corps ne semblait plus capable de la porter. Les prunelles affolées cherchaient la trace d’Audric, mais le dernier sifflement parvint à attirer son attention dans la bonne direction. Contournant précautionneusement la grange, l’ombre louvoyante se faufila aux côtés du jeune garçon auquel, d’instinct, elle attrapa le bras pour s’empêcher de défaillir. Les iris balayaient furtivement leur repère d’un bout à l’autre et la noiraude s’accorda quelques secondes de faiblesse. Elle compta doucement, machinalement, concentrée sur sa respiration, appliquée à la sensation de son ventre qui se gonflait d’air pour mieux en recracher la peur, Audric savait, il avait l'habitude. Les veines de la noiraude brûlaient d'un courage ardent et elle ne prenait que guère le temps de réfléchir, lorsque son esprit semblait trouver la bataille trop éprouvante, alors seulement elle lui accordait un répit. Jamais plus de dix secondes. Enfin, doucement, elle releva la tête, lâcha le bras d’Audric et se ressaisit, les iris brillant d'une lueur nouvelle. Ils devaient agir, vite.

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Message par Linaelle De Cadix Dim 1 Mar - 20:30

{Audric_}

Les bottes de foins étaient enlevées une par une. Assez rapidement pour que le cœur du Tyrell tambourine dans son corps. Une question restait en suspens dans son esprit. Pourquoi? Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi leur cachette?
Le temps leur était compté. Une chance que le bruit des voix ait titillé les oreilles du brun et attiré sa curiosité. La tête se baissa sur celle qui devenait peu à peu une louve et il la fixa du regard. Il lui laissa le temps de se calmer. Il savait. Les deux jeunes gens avaient appris à se connaitre. A observer les réactions de l'autre. Ce qu'ils pouvaient endurer ou non. Et la frêle silhouette féminine qui grandissait peut à peu lui avait attiré de la sympathie. La raison lui était encore inconnu, mais s'il fallait à nouveau se jeter sous les coups des bourreaux, il le ferait sans hésiter. Il la protégerait sans compter. Elle seule vivait la même situation. Et même si bien d'autres enfants habitaient le Manoir, l'Andalouse était la seule à comprendre sa volonté de se battre.

Une fois l'Andalouse calmée, les émeraudes se posèrent à nouveau sur la grange en activité. Il réfléchissait. A une façon de les empêcher de découvrir leur cachette. Une façon de ne pas se faire remarquer pour autant... Certes, il arrivait à supporter de vivre dans ce lieu sombre et violent, mais chercher les coups alors qu'il était en position de faiblesse n'était pas dans ses ambitions. Imaginer ce qui leur arriverait si leur cachette était dévoilée le fit froncer les sourcils. Puis son regard s'illumina. L'idée lui était venue à l'esprit naturellement, comme une évidence.
Le foin, ça brûle. Il fallait tout brûler. Allumer un grand feu où les flammes lécheraient le ciel pour être sur que personne n'entrerait dedans ou ne l'éteindrait. Les hommes n'iraient alors pas au milieu du brasier voir si une pomme ou de quoi dormir y avait été entreposé.

La dextre se posa machinalement sur le bras de son amie et il l’amena à l'extérieur du box, en direction du Manoir d'un pas rapide. Ils devaient s'activer aussi vite que les hommes. Trouver des torches. Et c'est d'une voix basses qu'il s'exprima, sans ralentir :

- Faut trouver des torches. De quoi allumer un feu. Brûler toute la grange... Il y en a deux vers la porte d'entrée, tu t'en occupe? J'vais prendre celle sur le bord du chemin. On s'rejoint derrière la grange. Fais attention..

Le Brun avait presque donné des ordres, mais s'ils ne s'activaient pas rapidement, les événements à suivre ne serraient pas beau à voir. Il avait confiance en elle, il savait qu'elle se ferait discrète et ne se ferait pas prendre, comme à chaque fois. Agile, silencieuse, la brune arrivait toujours à le surprendre et lui faire peur, juste pour rire. Alors, confiant, il pris la direction opposé et partis en courant prendre une torche dans chaque main. Ces torches, il les avait regardé pendant des heures du haut de sa chambre à se demander si quelqu'un apparaîtrait dans leur douce lueur pour venir le chercher. Les chercher. Parce qu'il ne partirait pas sans l'Andalouse.
Une fois attrapées, il revient sur ses pas tout aussi rapidement. Si des personnes venaient à le trouver ainsi, il devrait rendre des comptes. Et il n'avait pas eu le temps de réfléchir à ce qu'il leur dirait, quel mensonge il sortirait.
Contournant la grange, il se posta à l'arrière ou il pouvait apercevoir les bottes de foin par le bas. Il attendit Lina et lorsqu'elle apparu après un temps qui lui paru interminable tant le sang affluait dans ses veines, il se teint prêt à agir sachant que leur actes pourraient avoir de graves conséquences s'ils étaient pris sur le fait.
Un instant, il retint sa respiration et ferma les yeux pour se calmer. Il devait garder son sang froid pour pouvoir agir si les choses se passaient mal. Il ne devait pas déraper sous risque de tout recommencer à zéro avec les précepteurs. Ils avaient acquis une certaine confiance mais risquaient de la perdre à tout instant.
Ses paupières se rouvrirent et ses émeraudes se posèrent sur l'Andalouse, plongeant son regard dans le sien.

- Prête..? C'est l'moment ou jamais.

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Message par Linaelle De Cadix Dim 1 Mar - 20:30

{Linaelle}

Le zéphyr peu à peu se levait, gratifiant d'une réalité nouvelle la tempête qui se préparait à déferler dans leurs vies, étendant ses bras sur la crinière andalouse qui cache désormais la vue de la noiraude. Quoiqu'il se passe désormais, les choses allaient changer. Si leur abri n'était plus, ils ne parviendraient pas à trouver un autre point de ralliement, et les Anglade ordonneraient qu'on leur apporte des coupables. A défaut d'en trouver, leur courroux s'abattrait sur l'ensemble des occupants du manoir. Si la louve n'éprouvait aucune sympathie à l'égard des autres pensionnaires, elle ne tenait pas pour autant à ce qu'ils subissent les conséquences de ses affronts.

Les azurs plongent dans le regard de l'Ours en quête d'une perception rassurante et se maudissent de n'en trouver aucune. Même sa détermination tourmente l'hispanique, qui se soucie désormais plus de la peau du Tyrell que de sa propre vie. Aucune de ses émotions n'échappe à ses inquisitions et elle sait mieux que quiconque à quoi la colère et la peur les ont déjà menés. La fureur qui grandit au sein de ses entrailles devant tant d'impuissance ne fait qu'accentuer ce pressentiment. La jeune louve n'attend pas plus d'indications pour repartir en quête des torches nécessaires, et la mission est d'une facilité déconcertante tant le personnel est affairé dans la grange. L'entrée est libre, si seulement la sortie l'était également...

Ses pas la ramènent rapidement auprès d'un Tyrell inquiet et à l'affût, dont le calme face à la tempête est pourtant déconcertant. Les regards se croisent en un discours muet et ils savent désormais que les mots leur sont interdits, la discrétion étant la seule maîtresse de leur survie. Dans un seul et même mouvement, les premières torches enflamment les bottes de foin avant de laisser les guibolles partir à la rencontre de celles situées à l'opposé. Les flambeaux éteints dans l'abreuvoir ne laisseront aucune trace de leurs méfaits et les effrontés prennent la fuite sans un regard en arrière.

Le cerveau en ébullition tente de commander au corps de ne pas paniquer, et la main Andalouse se glisse avec ferveur dans la patte de l'Ours pour l'entraîner vers le manoir. Les pensées de la louve parviennent à s'assembler en un ensemble cohérent, et la solution s'impose d'elle-même. Il lui faut regagner la cuisine imbibée de mousse et reprendre la tâche confiée, aidée par le brun qui ne sera que réprimandé de discuter au lieu d'être à son poste. Le sourire qui s'apprête à fendre les lippes de la noiraude n'a pas le temps d'éclore que deux énormes mains calleuses enserrent sa taille, séparant définitivement les chausses du sol marbré.

Le Tyrell n'échappe pas à son sort et l'azurée constate avec effroi qu'aucun d'eux n'aura l'occasion de fuir, cette fois. Pourtant, lorsque les lippes andalouses s'entrouvrent enfin, aucune plainte ne s'en échappe, les insultes proférées par les hommes n'atteignent pas les esgourdes désormais sourdes à tout ce qui est étranger au spectacle qui lui fait face. C'est bouche bée que l'azurée contemple l'étendue des dégâts. Les pupilles rivées sur la grange observent avec admiration la danse des flammes qui tentent de lécher le ciel, rejoignant les dessins brumeux de la fumée qui se mêle aux nuages. Le simple spectacle de ce brasier géant embrase la peau andalouse, qui se délecte pourtant de cette sensation nouvelle, le sang dans ses veines impatient de bouillir avec cette même frénésie. Les azurs sont incapable de discerner ce qui les entoure, et rien d'autre que le crépitement du foin ne parvient jusqu'à elle. Qu'importe désormais le châtiment qui les attend, l'avenir s'impose à la louve avec violence : ils brûleront cet enfer jusqu'à la dernière planche.
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Message par Linaelle De Cadix Mar 3 Mar - 10:43

{Linaelle}

Ne retentit plus que le silence. Pesant et lourd tel le poids de béton qui s’abat sur les épaules infantiles. Muettes sont les protestations du Tyrell et sourde est la louve aux menaces des hommes. Ne se fraie un chemin jusqu’à l’oreille andalouse qu’un sifflement lointain dont le percement est semblable à des acouphènes bourdonnantes. Le bruissement éclipse les paroles ne délivrant aux yeux d’autrui qu’une enfant immobile. L’ouïe cependant est loin d’être le seul sens touché et le regard azuré se couvre d’un voile distordant la réalité. Ne sont plus perçus que des flashs incohérents au sein desquels le visage de l’Ours ne cesse d’apparaître dans des visions embrasées. La scène perd de son sens, au même titre que leur quotidien dans ce Manoir, de la même façon que l’abandon de sa mère, que son départ d’Andalousie. La destruction de la grange ne devient qu’un élément de plus au sein d’une histoire décousue dont l’enfant a depuis longtemps cessé de comprendre le sens. Nul sauveur au sein de cette mascarade grandeur nature, où l’apprentissage de la noblesse est transformé en une absurde chasse aux sorcières. Qui sont ces précepteurs ? Qui fut assez fou pour leur octroyer un tel rôle ? Il lui était arrivé, dans ses moments de doute, de se demander sérieusement si un seul détail de tout ce manège était seulement réel. La présence d’Audric, bien que salvatrice, avait malheureusement répondu à cette interrogation.

La frêle est jetée dans ce qui sera pour les jours à venir sa nouvelle demeure, et les quatre murs blancs mettent un terme aux visions singulières. Si la noiraude avait eu ne serait-ce qu’une infime idée de ce que serait la véritable séparation, elle aurait donné sa vie pour vivre à jamais dans cette chambre. Savoir l’Ours sauf dans la pièce voisine aurait anéanti en une traînée de poussière son sentiment de solitude si elle avait eu écho de ce que seraient les années à venir. Mais elle l’ignorait. Aussi la seule chose que la louve ressentit fut l’air qui semblait vouloir s’échapper de sa poitrine. Soudainement reconnectée aux sons et aux images du monde qui l’entourait, l’enfant était en proie à la panique. La prison, bien que savamment décorée, n’en restait pas moins une cellule et l’absence du Tyrell la faisait suffoquer. Qu’importent les années passées ici, ce lieu n’était pas son foyer, pas plus que ce pays n’était le sien. Et sans la silhouette rassurante de l’Ours à ses côtés, l’Andalouse étrangère s’y sentait démunie. Dépossédée de tout courage, de toute conviction, de tout espoir.

La voix masculine retentit et les échos familiers semblent emplir la pièce de la même façon que l’aurait fait une tornade, rendant à la chambre un semblant d’oxygène. Suffisamment au moins pour jeter l’Andalouse à genoux vers le mur dont provient le bruit de sa délivrance. Le front se pose contre le bois frais et les paupières restent un instant closes, dissimulant les azurs qui semblent prêts à retrouver leur éclat. Les pensées semblent à nouveau prêtes à former un ensemble cohérent au sein de la caboche hispanique. Les phrases qui prennent vie ne laissent, malheureusement, aucune place au réconfort. La louve est loin de trouver les mots, de trouver l’issue.

« Ricky ! Tu crois qu’on va crever ici… ? »
Linaelle De Cadix
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